au sommaire
Si l'on accuse souvent les ronfleurs d'empêcher leur compagnon de nuit de dormir, on oublie parfois que ces bruits gênants peuvent être la manifestation d'un mal plus profond : les apnées du sommeil. Ce trouble se caractérise par des épisodes d'arrêt respiratoire une fois la personne endormie, conduisant notamment à une baisse du niveau d'oxygène sanguin. Rarement graves, elles ont tout de même des répercussions sur la qualité de vie de la personne concernée, mais également sur celle des membres son entourage. Et éventuellement sur le bébé à naître.
C'est du moins ce qu'ont voulu savoir des chercheurs de l'université du Michigan (États-Unis), en interrogeant 1.673 femmes au cours de leur troisième trimestre de grossesse (à partir de la 29e semaine) sur leurs éventuels ronflements ainsi que, le cas échéant, leur fréquence. Il s'avère que 35 % des participantes ont reconnu ronfler au moins 3 nuits par semaine, mais ce symptôme est apparu durant la grossesse pour 26 % d'entre elles, ce qui signifie qu'elles n'étaient que 9 % à dormir bruyamment et de manière chronique avant de tomber enceinte.
Après l'accouchement, les scientifiques, dirigés par Louise O'Brien, se sont renseignés sur la façon dont il s'est déroulé (le mode, le gaz du sanggaz du sang au cordon, un éventuel transfert en unité de soin intensif, etc.), ainsi que sur le poids du bébé. Pour limiter le biais expérimental, les facteurs pouvant interférer avec le bon déroulement du processus (âge de la mère, tabagisme, etc.) ont également été enregistrés.
Les habitudes de vie et les troubles rencontrés par la femme durant la grossesse peuvent influer sur la santé du futur bébé, car il peut être directement affecté par les modifications physiologiques de la mère. © Teza, Flickr, cc by sa 2.0
Les ronflements font de petits bébés
Les résultats relayés par la revue Sleep montrent que le ronflement chronique est associé à des risques de complications. En effet, pour les femmes qui avaient le sommeilsommeil bruyant avant la grossesse, la probabilité d'avoir un bébé dans le dixième centile (comptant les 10 % des nouveau-nés les plus chétifs) était augmentée de 65 %, tandis qu'elles devaient recourir à la césarienne 2,25 fois plus souvent.
Les femmes qui commençaient à ronfler durant la grossesse n'étaient également pas complètement épargnées, même si les risques semblent plus limités. Dans ce cas, le risque d'accoucher par césariennecésarienne était plus élevé de 68 % par rapport aux femmes enceintes qui ne ronflent pas.
Quant à la raison, les auteurs n'en sont qu'aux supputations. Si le lien de cause à effet n'est pas avéré, ils pensent malgré tout que les ronflements pourraient favoriser une inflammation au niveau du placentaplacenta, qui se répercuterait sur la santé du bébé. Mais une telle hypothèse demande à être vérifiée par des investigations complémentaires. En attendant, les scientifiques encouragent les spécialistes à montrer davantage de vigilance durant les rendez-vous prénataux avec les femmes enceintes et à interroger leurs patientes sur d'éventuels ronflements, de manière à mieux évaluer les risques en amont.