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Article paru le 26 décembre 2016
Les fêtes de fin d'année riment généralement avec emploi du temps surchargé, transports fatigants, repas copieux, consommation d'alcoolalcool élevée et stress émotionnel. Autant de facteurs qui peuvent mettre à mal votre cœur. Comme elles ont lieu en hiverhiver, dans l'hémisphère nordhémisphère nord, lorsque les températures sont plus fraîches, le diamètre des vaisseaux sanguins diminue, ce qui accroît l'effort demandé au cœur. En outre, la saisonsaison est aussi propice aux infections respiratoires, comme la grippe.
Alors l'excès de décès est-il dû à la saison hivernale ? Pour le savoir, des chercheurs de l'université de Melbourne en Australie ont analysé les données sur les décès ayant eu lieu en Nouvelle-Zélande entre 1988 et 2013. La Nouvelle-Zélande est un pays de 4 à 5 millions d'habitants, situé dans l'hémisphère sudhémisphère sud, et qui fête Noël en plein été. Les chercheurs se sont intéressés à la période allant du 25 décembre au 7 janvier.
D'après les résultats parus dans la revue Journal of the American Heart Association, 738.409 décès ont eu lieu. Les chercheurs ont montré une augmentation de 4,2 % des décès par crise cardiaquecrise cardiaque sur la période de fêtes, conduisant à quatre décès en plus chaque année. Ils ont aussi trouvé que les personnes qui décèdent pendant les fêtes de fin d'année avaient en moyenne 76,8 ans : elles étaient plus jeunes d'une année que celles qui meurent des mêmes causes pendant le reste de l'année.
Au moment des fêtes, beaucoup de personnes se déplacent, ce qui génère stress et fatigue, mais éloigne aussi les patients de leur lieu de soins habituel. © ThePixelman, Pixabay
Le pic de décès n’est pas dû aux températures hivernales
Ces nouveaux résultats sont proches de ceux parus en 2004 qui ont montré une augmentation de 5 % des décès par crise cardiaque aux États-Unis pendant la période de Noël et du jour de l'An. En Grande-Bretagne, des chercheurs ont publié des analyses similaires en 2005 montrant l'absence de pic de décès par crise cardiaque à Noël, mais une augmentation pour le Jour de l'An.
Les chercheurs proposent plusieurs explications pour expliquer ce phénomène. La première est que pendant les fêtes, les patients ne trouvent pas les soins médicaux auxquels ils ont accès pendant le reste de l'année. Par exemple, s'ils sont loin de leur lieu d'habitation, ils ne connaissent pas très bien leur nouvel environnement.
Une autre explication serait liée à un « déplacement » des décès pendant la période des fêtes : certaines personnes décéderaient à une date qui a un sens pour elles, une hypothèse plausible, comme l'explique le principal auteur de l'article, Josh Knight, dans un communiqué : « la capacité des individus à modifier leur date de décès en fonction des dates importantes a été à la fois confirmée et réfutée dans d'autres études ».
D'autres hypothèses sont possibles et doivent être confirmées : elles concernent le rôle de l'alimentation, de la consommation excessive d'alcool et du stress.