Les Français ne semblent pas très au courant de l’origine de la résistance bactérienne. Pourtant, si notre comportement désinvolte face à la prise d’antibiotiques n’évolue pas, c’est toute la médecine qui risque d’en pâtir.

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    Les bactéries deviennent peu à peu résistantes aux antibiotiques à cause de notre mauvaise consommation de ces médicaments. © Alexander Raths, Fotolia

    Les bactéries deviennent peu à peu résistantes aux antibiotiques à cause de notre mauvaise consommation de ces médicaments. © Alexander Raths, Fotolia

    Si deux Français sur trois ont déjà entendu parler des résistances bactériennes, 16 % d'entre eux seulement font la relation entre ces dernières et la consommation inadaptée d'antibiotiques. Décryptage d'un phénomène qui inquiète de plus en plus la communauté médicale.

    Selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) situé à Uppsala (Suède), « la prise d'antibiotiques modifie toujours la flore bactérienneflore bactérienne chez l'homme. Ce qui peut entraîner l'émergenceémergence ou la sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques. Ces dernières peuvent alors survivre jusqu'à six mois voire davantage, généralement sans causer d'infection ». Une fois installées chez un patient, ces bactéries résistantes peuvent être transmises d'homme à homme. Et cela d'autant plus facilement que la consommation inadaptée de ces médicaments est répandue.

    Des actes chirurgicaux impraticables sans antibiotiques

    Aujourd'hui par exemple, 16 % des bactéries à l'origine d'infections urinairesinfections urinaires comme la cystite sont résistantes aux antibiotiques. Résultat : davantage d'échecs thérapeutiques, des visites répétées chez le médecin, un temps de traitement allongé... Encore n'est-ce pas tout. 

    Cette situation fait également peser de lourdes menaces sur un certain nombre d'actes chirurgicaux, toujours accompagnés d'une antibiothérapie de couverture. C'est le cas de la pose des prothèses de hanche ou de genou, ainsi que de la chirurgie de transplantationstransplantations. La prise en charge des enfants prématurés, toutes les activités de soins intensifs sont également concernées. Sans antibiotiques efficaces, ces actes deviendraient impraticables.