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Quadriceps. Source : Anatomy of the Human Body (1918).
La logique veut que oui. Il serait ridicule de penser qu'un jour, l'Homme puisse bondir par sa seule force musculaire à une dizaine de mètres de hauteur, ou rattraper un guépardguépard à la course (soit 120 km/heure en pointe). Mais où se situeront ces limites ?
Pour cela, la biomécanique peut nous aider. Cette science étudie l'action musculaire sur le plan mécanique, et nous aide aussi à comprendre la répartition des efforts au cours d'un effort. Ainsi, on append que dans presque tous les cas, le muscle le plus important du corps humain est le quadriceps. Ainsi nommé parce que composé de quatre faisceaux musculaires, il s'agit de l'extenseur du genou, largement sollicité aussi bien dans les efforts violents et brefs (sprint) que dans l'endurance (course de fond) ou les démonstrations de puissance pure (haltérophilie notamment).
L'étude de son fonctionnement peut nous éclairer sur les limites théoriques du corps. Ainsi, lorsqu'un sprinteur fournit son effort, ses jambes ne se déplacent pas à la même vitessevitesse. Le pied qui est au sol reste parfaitement immobile, puis lorsque le corps l'a dépassé, il se soulève et est projeté vers l'avant à une vitesse double de celle atteinte par l'athlète. On constate aisément que les pieds des meilleurs sprinteurs atteignent 12 mètres par seconde. Or, les calculs indiquent que le quadriceps est capable de lui faire atteindre une vitesse maximale de 13,5 mètres par seconde, une petite marge existe donc.
Le même type d'estimation est permis pour d'autres sports. Ainsi, il serait théoriquement possible d'atteindre les 10 mètres au saut en longueur, de sorte que les 8,95 m franchis par Mike Powell le 30 août 1991 à Tokyo laisseraient encore une petite possibilité d'amélioration...
Mais le raisonnement a ses propres limites. Selon les mêmes calculs, l'Homme serait parfaitement capable de sauter à 5 mètres en hauteur. Alors, pourquoi n'a-t-il pu franchir le record des 2,45 mètres détenu par le cubain Javier Sotomayor depuis 1993 ? La raison en est simple : pour sauter, l'athlète prend son élanélan en courant. Il doit donc transformer un déplacement horizontal en déplacement vertical, et c'est là qu'il dissipe toute son énergieénergie.
Mais l'avenir pourrait réserver bien des surprises. En étudiant la progression du kangouroukangourou, les scientifiques ont constaté que cet animal dépense moins d'énergie à 30 km/h qu'à 20 km/h. Pourquoi ? Simplement parce qu'au-delà d'une certaine vitesse, il combine les notions de ressort et d'énergie cinétiqueénergie cinétique. En bondissant, il profite de l'énergie cinétique acquise et la réutilise gratuitement. L'homme n'en fait pas moins en sautant à la perche. De nouvelles techniques de course, de saut, mettront-elles un jour cette technique en pratique, sans accessoire ?