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Après les différentes catastrophes nucléaires qui ont frappé le monde, à commencer par Hiroshima et Nagasaki, puis Tchernobyl ou tout récemment Fukushima, il est temps de disposer d'un remède efficace contre la radioactivité. © DR
- À lire, le dossier complet sur la radioactivité
Tchernobyl, Fukushima, et quoi derrière ? À cette heure où la radioactivitéradioactivité reste une menace, nous n'avons que très peu de moyens de nous prémunir en cas d'accident nucléaire. Développer un antidote permettrait au moins de limiter les effets ravageurs des rayonnements ionisants.
Des chercheurs de l'université d'Harvard (États-Unis) viennent de proposer un remède qui pourrait bien figurer parmi les meilleurs candidats à ce rôle. Testé sur des souris exposées à des doses de radiations conséquentes (7 grays), elles sont près de 80 % à avoir survécu tandis que 95 % des souris non traitées succombent dans les 30 jours. Leurs résultats ont été publiés dans Science Translational Medicine fin novembre 2011.
Les chercheurs avaient remarqué sur des patients traités par radiothérapies qu'ils présentaient dans le sang des toxines bactériennes (endotoxinesendotoxines) absentes en temps normal. En réalité, les radiations s'attaquent fortement à la moelle osseusemoelle osseuse, pourvoyeuse de cellules du système immunitairesystème immunitaire comme les granulocytesgranulocytes neutrophilesneutrophiles. Ces cellules produisent une protéineprotéine, nommée BPI (pour Bactericidal/permeability-increasing protein) qui neutralise les bactéries pathogènes et leurs toxines. En l'absence de ces neutrophiles, les bactériesbactéries sont libres de proliférer et de causer des dommages mortels.
De la fumée noire s'échappe de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima le 16 mars 2011. Toute la zone est irradiée, et les employés de l'usine qui tentent de limiter la casse s'exposent à des doses de radiations mortelles. © Daveeza, Flickr, cc by sa 2.0
Les effets secondaires des radiations vaincus par des antibiotiques
Le traitement proposé aux souris est en fait composé d'un antibiotique à large spectrespectre de la famille des fluoroquinolonesfluoroquinolones administré par voie orale associé à une injection de la protéine BPI. Même si le cocktail médicamenteux est fourni 24 h après l'exposition, l'efficacité est encore avérée.
Cette bithérapiebithérapie révèle plusieurs avantages. Parmi les différents produits tentant d'exister sur le marché, c'est le seul traitement qui révèle son pouvoir d'action un jour après exposition à des doses mortelles de radiations. Ensuite, les produits utilisés ont déjà fait preuve de leur innocuité, évitant ainsi de nombreux tests visant à déterminer la toxicitétoxicité. Enfin, le stockage des deux éléments est aisé. Cela entrevoit donc une disponibilité rapide et efficace dans l'hypothèse d'un accident nucléaire affectant de nombreuses personnes.
Pour l'heure, cette thérapiethérapie est en concurrence avec un produit testé depuis 2008 aux États-Unis, et qui fonctionne aussi chez des singes, jusqu'à des doses de 9 grays. Il s'agit dans ce cas d'injecter un peptide bactérien. Aucun des traitements n'a encore été validé par les autorités sanitaires.
Dans tous les cas, il ne faut pas croire à un traitement miracle qui protège complètement de la radioactivité et de ses effets pernicieux. Cette étude ne s'intéresse qu'aux effets secondaires immédiats des radiations, à savoir l'affaiblissement du système immunitaire pouvant entraîner une septicémiesepticémie mortelle. Mais la radioactivité induit d'autres dégâts, en venant par exemple casser la moléculemolécule d'ADN et induire des mutations cancérigènes. Contre cela, il faut un peu plus que des antibiotiquesantibiotiques...