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Certains bassins et fleuves sont contaminés par le mercure, qui pollue alors les poissons qui y vivent. Une chimiokine pourrait protéger le cerveau des effets toxiques du mercure. © Phovoir
Deux équipes de l'Inserm et du CNRS ont identifié des protéines qui protégeraient contre la neurotoxicité du mercuremercure. Ces agents que l'on appelle des chimiokines, ont en effet démontré leur efficacité à protéger le cerveau de souris, dont l'alimentation avait été contaminée au mercure.
Les pollutions chimiquespollutions chimiques et industrielles sont une inquiétude pour la santé humaine. Les métauxmétaux lourds représentent les agents les plus polluants et parmi eux, le mercure figure en bonne place parmi les polluants toxiques. La catastrophe écologique et sanitaire de MinamataMinamata, au Japon, est encore présente dans les mémoires... En 1953, les populations de cette région avaient été empoisonnées par le méthylmercure (MeHg), un dérivé mercuriel qui agit sur les fonctions rénales et reproductives, ainsi que sur le cerveau.
Au Japon donc, mais aussi dans le bassin amazonien, les populations amérindiennes et riveraines de certains fleuves ont été contaminées par le MeHg présent dans certains poissonspoissons (Aimara hoplias). Une étude menée en 2002 par l'Inserm, et portant sur les enfants du Haut-Maroni en Guyane française, a montré qu'il existe une association entre l'imprégnation au mercure et certains déficits cognitifs et moteurs.
Les chimiokines ont pu préserver le cerveau de souris intoxiquées au mercure. © Rama, CC
Un système d’alarme neuroprotecteur en cas d'intoxication au mercure
Dans le cas d'espèceespèce, les deux équipes françaises sont parvenues à reproduire chez la souris, l'intoxication alimentaire observée parmi les populations amérindiennes. « Une perte d'environ 30 % des cellules nerveuses dans le cortex des souris contaminées a été observée, dès 3 mois de traitement avec des croquettes contenant de la chair de poisson péché en Guyane », soulignent les auteurs.
Le second aspect original de ce travail a porté sur le fait qu'une chimiokine, le CCL2, exerce un effet protecteur vis-à-vis de la neurotoxicité du mercure. « Les chimiokines sont de petites protéines connues initialement pour participer dans le système immunitaire, à la maturation et à la migration des leucocytesleucocytes, en particulier au cours de l'infection et de l'inflammationinflammation », expliquent les auteurs.
Ces derniers ont montré par ailleurs, que le MeHg pouvait provoquer une neuro-inflammation et que la chimiokine agissait comme un système d'alarme neuroprotecteur. Ce travail mené par l'Unité Inserm 968 « Institut de la Vision » (Paris) et une équipe du CNRS de l'université Bordeaux 1 et 4, permet de mieux comprendre les mécanismes qui sont à l'origine de la toxicité du mercure. Reste à savoir si les études à venir, réalisées sur l'Homme, confirmeront ces résultats.