La première greffe simultanée de mains et de visage du monde vient d’être réalisée à l’hôpital Henri Mondor de Créteil (Val-de-Marne), près de Paris.

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    Schéma de la reconstruction du triangle nez-lèvres-menton effectuée sur le visage d'une femme en 2005 par les équipes de Bernard Duvauchelle et de Jean-Michel Dubernard. Les vaisseaux (artères et veines) sont représentés en rouge rosé et en bleu, les nerfs en jaune, les masses musculaires en rouge vif. © CHU d'Amiens / Hôpital Edouard Herriot (Lyon)

    Schéma de la reconstruction du triangle nez-lèvres-menton effectuée sur le visage d'une femme en 2005 par les équipes de Bernard Duvauchelle et de Jean-Michel Dubernard. Les vaisseaux (artères et veines) sont représentés en rouge rosé et en bleu, les nerfs en jaune, les masses musculaires en rouge vif. © CHU d'Amiens / Hôpital Edouard Herriot (Lyon)

    Le receveur, un homme âgé de 30 ans, avait été gravement défiguré lors d'un incendie en 2004 qui lui avait aussi coûté les deux mains. Toute vie sociale normale lui était désormais interdite, même si son état de santé général était satisfaisant.

    Samedi 4 et dimanche 5 avril 2009, deux équipes chirurgicales totalisant 40 personnes, l'une dirigée par le professeur Laurent Lantiéri et le docteur Jean-Paul Meningaud, pour le visage, l'autre par le docteur Christian Dumontier pour les mains, ont entrepris la double greffe.

    L'intervention était particulièrement ambitieuse puisqu'il s'agissait de réimplanter toute la partie haute du visage au-dessus des lèvres, cuir chevelu, nez, oreilles, front, ainsi que paupières hautes et basses. Bien que plus classique, la greffe des deux mains au-dessus des poignets n'avait jamais été réalisée simultanément à une greffe de visage.

    Une intervention particulièrement complexe

    Les greffes de mains sont à présent chose courante. A l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon (France). Le professeur Dubernard en réalise depuis 2000 mais la synchronisation de deux équipes travaillant sur le même patient représente une prouesse.

    La transplantation de visage représente encore une difficulté bien supérieure. Le risque de rejet se présente sous un aspect totalement différent de celui d'un simple organe, car si un foiefoie ou un reinrein ou même un cœur est composé d'un seul type de tissu, le visage est formé de peau, de muscles, de muqueusesmuqueuses, de tissu adipeuxtissu adipeux et d'autres éléments. En conséquence, l'éventualité d'un rejet est bien plus complexe à prévoir et à traiter.

    En 2005, Jean-Michel Dubernard avait opéré une patiente, défigurée par une attaque de son chienchien. Le professeur Laurent Lantiéri a dirigé trois greffes du visage, soit la moitié des greffes au niveau mondial. En décembre 2008, une clinique américaine de Cleveland a réalisé une greffe de 80% du visage tandis qu'en Chine, un paysan chinois de 30 ans, défiguré par un ours, avait été partiellement greffé à l'hôpital Xijing de Xian. Il s'agit du seul échec à ce jour, le patient ayant désiré ne plus suivre le lourd traitement antirejet, est décédé peu après.