L’efficacité d’un gel vaginal apportant une protection contre le virus du Sida vient d’être prouvée grâce à une étude grandeur nature. Les femmes pourront, à l'avenir, mieux se protéger.

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    Un gel vaginal contenant du Tenofovir permet de diminuer le risque de contamination par le virus du Sida de 50% lorsqu'il est bien utilisé. Un grand espoir pour les femmes. Crédits DR.

    Un gel vaginal contenant du Tenofovir permet de diminuer le risque de contamination par le virus du Sida de 50% lorsqu'il est bien utilisé. Un grand espoir pour les femmes. Crédits DR.

    La 18ème conférence mondiale sur le VIH/Sida, qui se tient actuellement à Vienne, apporte bien des espoirs dans la lutte contre ce fléau. Une nouvelle étude portant sur l'utilisation d'un gelgel vaginal microbicide y a été présentée et accueillie avec enthousiasme par les communautés de scientifiques, d'associations et de politiques présentes.

    Un gel vaginal antiviral efficace était espéré depuis longtemps, puisqu'il permettrait aux femmes de prendre enfin leur destin en main dans la lutte contre l'infection par le virus du Sida, et de ne plus dépendre de la volonté des hommes d'utiliser ou non un préservatif. Depuis les 20 dernières années, de nombreuses études avaient été tentées, mais soit le gel n'avait pas d'effet protecteur, soit il pouvait même aggraver la situation.

    La nouvelle étude, publiée dans le journal Science, a porté sur 889 femmes âgées de 18 à 40 ans, sexuellement actives, vivant dans la province du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Le but de cette étude, menée en double-aveugle, était de déterminer l'efficacité d'un gel vaginal contenant 1% de Tenofovir, un inhibiteur nucléotidique de la transcriptase inverse du VIH, sur la protection contre une néo-contaminationcontamination par le virusvirus du Sida, par rapport à un placeboplacebo.

    Moitié moins de contaminations !

    Les femmes devaient utiliser le gel convenablement sur une duréedurée de 30 mois, c'est-à-dire effectuer une applicationapplication dans les 12 heures qui précédaient, et une dans les 12 heures qui suivaient le rapport sexuel. Environ la moitié des femmes ont scrupuleusement suivi le protocoleprotocole. De plus, l'utilisation du gel devait être au maximum associée au port du préservatif.

    Le gel semble avoir un effet significatif sur la réduction du taux d'infection. En effet, au bout des 30 mois d'utilisation, 38 femmes dans le groupe tenofovir ont été infectées par le virus du Sida, contre 60 dans le groupe ayant reçu le placebo, c'est-à-dire une baisse de 39% du taux de contamination. Mieux : parmi les femmes qui ont parfaitement respecté les recommandations d'utilisation du gel, on compte une diminution de la contamination de 54%.

    Ces chiffres étaient meilleurs au début de l'étude, passant d'une diminution globale de l'infection de 50% à 12 mois d'utilisation du gel, à moins de 40% après 30 mois. L'évolution pourrait s'expliquer par une plus faible utilisation du gel au fil du temps.

    Ces résultats donnent de l'espoir aux femmes, qui représentent 60% des personnes infectées en Afrique, et qui ne peuvent pas toujours négocier une monogamie réciproque, ni l'utilisation des préservatifs.