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Coupe du cerveau d’une souris rendu transparent avec la solution SeeDB, puis coloré par des anticorps fluorescents. © Riken
Observer l'intérieur des organes sans les détériorer est un défi pour les scientifiques. Une technique récente séduit nombre d'entre eux, et fait l'objet de recherches intensives. Il s'agit de rendre les tissus... transparentstransparents ! Les chercheurs peuvent alors utiliser des anticorps fluorescents pour illuminer l'intérieur des organes et percer leurs secrets.
Une telle prouesse a récemment été réalisée par des chercheurs américains de l'université Stanford. Grâce à une sorte de gelgel à base d'eau, ils ont réussi à rendre un cerveau de souris transparent et obtenu des images magnifiques du réseau neuronalréseau neuronal en 3D. Cependant, leur technologie est assez invasive et induit des modifications morphologiques et biochimiques. De plus, elle est difficile à réaliser et requiert de la précision et du temps.
Un embryon de souris rendu transparent (à droite) grâce à la solution SeeDB. © Institut Riken
Cerveau transparent en trois jours seulement
Une équipe japonaise du Riken travaille sur la question depuis plusieurs années, et avait déjà réussi à rendre des embryons de souris transparents. Elle vient de mettre au point une technique plus efficace, détaillée dans la revue Nature Neuroscience.
Les scientifiques ont fabriqué une solution appelée SeeDB, composée principalement d'eau et de fructose, un sucre retrouvé en abondance dans les fruits. En utilisant cette solution, les chercheurs ont pu rendre des cerveaux et des embryons translucidestranslucides en seulement trois jours. En outre, cette solution n'abîmerait pas les tissus et permettrait de visualiser les structures les plus fragiles.
Grâce à cette méthode puissante, les auteurs ont pu observer pour la première fois les fibres neuronales reliant les hémisphères droit et gauche du cerveau. Ils ont également pu visualiser les cellules mitrales qui sont les neuronesneurones principaux du bulbe olfactif. « SeeDB est peu coûteuse, rapide, facile à utiliser et n'est pas dangereuse, expliquent les chercheurs. Elle pourrait être un outil précieux dans de nombreux domaines, notamment l'étude des circuits neuronaux chez l'Homme. »