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Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), fin 2017, quelque 37 millions de personnes vivaient avec le VIH. Dans les pays développés, le taux de mortalité a toutefois chuté. Mais ailleurs, l'accès aux médications orales reste difficile. Une équipe de chercheurs d'Espagne, des États-Unis et du Royaume-Uni tient peut-être une solution.
Ces chercheurs ont mis au point un riz génétiquement modifié qui contient les mêmes protéines neutralisantes pour le VIH que les médicaments oraux. Ce riz très particulier produit ainsi un type d'anticorps et deux types de protéines qui se lient directement au VIH. Ils l'empêchent, de fait, d'interagir avec les cellules humaines.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus responsable du syndrome d’immunodéficience acquise (Sida). Il a été visualisé pour la première fois en 1983. © CDC, Dr. Edwin P. Edwing, Jr., Wikipédia, DP
Une crème de riz pour remplacer les médicaments oraux
Une fois cultivé, ce riz génétiquement modifié peut être transformé en une crème, qui, appliquée sur la peau, permettra aux protéines de pénétrer dans le corps. Les chercheurs affirment que le coût de production est négligeable, et que la crème peut être facilement obtenue localement.
Il reste toutefois des tests à effectuer sur ce riz, afin de s'assurer d'abord que le génie génétique mis en œuvre ici ne génère pas de sous-produit nocif pour l'être humain. Les chercheurs craignent par ailleurs que la mauvaise presse des OGMOGM ne joue en défaveur de la solution proposée. Quoi qu'il en soit, il faudra surmonter quelques difficultés, au moins réglementaires, propres à chaque région du monde avant de lancer la culture de ce riz.
De l'albumine obtenue à partir d'un riz génétiquement modifié
Article de Futura avec l'AFP Washington paru le 7/11/2011
De l'albumine, une protéine du sang, a été obtenue à partir de graines de riz génétiquement modifié. Cette avancée de chercheurs chinois, publiée dans la revue scientifique Pnas, apporte l'espoir d'une production d'albumine synthétique, qui permettrait de pallier la pénurie de cette protéine très utile en médecine mais jusqu'ici obtenue presque exclusivement par les dons de sang.
Des chercheurs d'une université chinoise ont annoncé la semaine dernière avoir réussi à extraire de l'albumine, une protéine humaine du sang, qui sert en médecine au traitement de brûlures ou de maladies du foie, à partir de riz génétiquement modifié. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à la production d'albumine humaine synthétique, indiquent les scientifiques dans une étude parue dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas).
Chaque année, la demande en albumine humaine est de 500 tonnes à travers le monde. La Chine a fait face à de graves pénuries ces dernières années. Et pour l'heure, l'albumine est exclusivement tirée de dons de sang.
Pour recomposer la protéine, les scientifiques ont d'abord génétiquement manipulé des graines de riz afin qu'elles produisent des quantités élevées d'albumine. Ils ont ensuite réussi à séparer la protéine du reste de la graine. Ce procédé leur a permis d'extraire 2,75 g d'albumine par kgkg de riz. Enfin, au cours de la phase de test, ils se sont servis d'albumine ainsi extraite pour traiter des rats atteints de cirrhose du foie. L'albumine humaine est en effet fréquemment utilisée pour soigner les humains souffrant de cette maladie. Les résultats de l'expérience à laquelle les rongeursrongeurs ont été soumis se sont révélés similaires à ceux produits chez l'Homme.
Des chercheurs ont réussi à fabriquer de l'albumine humaine synthétique, qui sert au traitement des brûlures graves et des maladies du foie, ainsi qu'à la mise au point de vaccins. © chacrebleu, Flickr, CC by-sa 2.0
Bientôt une production d'albumine à grande échelle ?
Lorsqu'elle est extraite génétiquement du riz, cette protéine est « physiquement et chimiquement équivalente à l'albumine humaine », expliquent les auteurs de l'étude. Ils assurent qu'une production à grande échelle d'albumine à partir de riz « peut aider à répondre à la demande mondiale croissante d'albumine humaine ». La protéine entre aussi bien dans la composition de vaccinsvaccins que dans le traitement de brûlures graves.
Mais la production de riz dont la structure aurait été génétiquement modifiée pour produire de l'albumine à grande échelle ne manquerait pas de susciter des inquiétudes quant aux risques pour l'environnement.
De plus amples recherches sont encore nécessaires pour évaluer les effets de la protéine extraite du riz sur les animaux et l'Homme, avant qu'une mise sur le marché ne soit envisagée.