au sommaire
Un nouveau traitement par biothérapie permet de limiter la croissance des vaisseaux sanguins vers les tumeurs. © Phovoir
- Tout savoir sur le cancer avec notre dossier complet
Des scientifiques français viennent d'évaluer avec succès une nouvelle biothérapie sur la souris et le lapin. Travaillant à partir d'un nouveau récepteur cellulaire, qui a la propriété de favoriser la prolifération vasculaire, ils ont obtenu la régression de tumeurs cancéreuses et la résolutionrésolution de certaines pathologies oculairesoculaires. Voilà qui mérite explications...
Cette découverte pourrait s'avérer d'une importance capitale. Elle est le fruit d'une collaboration entre les équipes de Philippe Le Bouteiller (Inserm/CNRS Toulouse) et d'Armand Bensussan (Inserm-hôpital Saint-Louis, Paris). Elles ont travaillé à partir du récepteur CDCD-160, récepteur des cellules endothéliales qui favorise l'angiogenèse (la formation de nouveaux vaisseaux sanguins) dans les tumeurs cancéreuses. Suite à leurs observations, les chercheurs ont développé un anticorps monoclonal spécifiquement dirigé contre ce récepteur.
Mort des cellules cancéreuses
Chez des souris porteuses de tumeurs hautement agressives, comme le mélanome cutanécutané, ils ont testé cette nouvelle biothérapie en association avec une chimiothérapie. Cette stratégie a permis de réduire significativement le rythme de croissance de la tumeur, prolongeant la survie des animaux. Chez les lapins, les biologistes ont reproduit des pathologies humaines (rejet de greffe cornéennecornéenne, brûlures...) avant de les traiter avec l'anticorpsanticorps CD-160. Au final, les auteurs ont également constaté une diminution du développement de nouveaux vaisseaux.
« Cette nouvelle thérapiethérapie est originale, car elle induit directement la mort des cellules qui tapissent les vaisseaux et sont en pleine prolifération, explique Philippe Le Bouteiller. Elle diffère des traitements antiangiogéniques actuellement utilisés, qui ciblent le facteur (de croissance vasculaire, NDLRNDLR) VEGF. »
À condition que ces tests chez l'Homme soient couronnés de succès, cette nouvelle cible thérapeutique pourrait donc représenter une alternative pour les patients résistants aux traitements actuels. Elle pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives dans la prise en charge de certaines formes de dégénérescence maculairedégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).