au sommaire
A l'Institut de Neurobiologie reconstructive de l'université de Bonn, Oliver Brüstle, Philipp Koch et leurs collaborateurs ont obtenu des neurones fonctionnels à partir de cellules souches embryonnaires. Cette réussite n'est pas une première. D'autres équipes ont obtenu des cellules nerveuses à partir de cellules souches et ces travaux laissent augurer la possibilité de remplacer les neurones défaillants d'un patient atteint par une pathologie neurodégénérative, comme la maladie de Parkinson ou d'AlzheimerAlzheimer.
Pour l'instant, les cellules souches peuvent provenir d'embryons humains mais cette voie soulève d'évidents problèmes d'éthique et se trouve fortement restreinte par la loi, voire interdite. De plus, jusque-là, ces cellules embryonnaires tenaient mal en culture, ce qui en limite fortement l'usage, même à des fins expérimentales.
Une autre source est le sang du cordon ombilicalcordon ombilical mais aussi de l'adulte lui-même depuis que de telles cellules indifférenciées y ont été découvertes. Mais les espoirs qu'elles ont suscités ont été en partie déçus car ces cellules souches, dites somatiquessomatiques, montrent moins de potentialités que celles provenant d'embryons.
Une culture démultipliable à l'infini ?
Le pas franchi par l'équipe allemande est la culture stable de cellules souches neurales d'origine embryonnaire. Elles se présentent sous la forme de rosettesrosettes neurales, des structures cellulaires circulaires proliférantes qui ressemblent au tube neural, prémice du système nerveux centralsystème nerveux central chez le très jeune embryon.
Ces cultures sont présentées comme stables « à long terme » dans l'article scientifique (qui vient de paraître dans la revue des Pnas) et sont même qualifiées de « source inépuisable » dans le communiqué de l'université de Bonn. A partir de ces souches, les chercheurs ont obtenu différentes sortes de cellules nerveuses. Implantées dans le cerveaucerveau de souris, ces cellules se sont connectées aux neurones du receveur, montrant qu'elles pouvaient devenir fonctionnelles. L'équipe veut désormais utiliser ces souches de cellules nerveuses pour étudier des maladies neurodégénérativesmaladies neurodégénératives.
Il semble donc qu'il soit possible de faire prospérer des cellules embryonnaires en culture, peut-être indéfiniment, et, partant, d'éliminer le recours systématique aux cellules issues d'embryons. Il suffirait de fragmenter une culture initiale pour la multiplier. On peut se souvenir à ce sujet de la lignée cellulaire dite HeLa (il ne s'agit pas de cellules souches) provenant de cellules prélevées au sein d'une tumeurtumeur du col de l'utéruscol de l'utérus chez une patiente, Henrietta Lacks (connue à l'origine sous son pseudonyme Helen Lane). C'était en 1951 et cette lignée existe toujours...