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Image au microscope électronique d'un monocyte (blanc) et de deux globules rouges, les couleurs sont artificiellement augmentées. Crédit : University of Edinburgh, Wellcome Images
Il y a une vingtaine d'année, la thérapie génique était porteuse d'un grand nombre d'espoirs. Malgré des succès incontestables, il a fallu déchanter quelque peu et les choses sont plus complexes que ce que les biologistes et les médecins imaginaient. Mais au fait, c'est quoi la thérapie génique ?
L'absence ou la structure défectueuse d'un gène peut modifier la composition des protéines produites par les cellules. Ce défaut est alors à l'origine de certaines maladies, héréditaires (mucoviscidose, myopathie) ou non (cancer). L'idée de la thérapie génique est qu'il suffirait d'introduire un bon gène dans les cellules défectueuses pour corriger ou compenser la production anormales de protéines. A la différence d'un médicament qui agit sur l'activité des protéines et sur les fonctions cellulaires, la thérapie génique cherche donc à intervenir à la source même des dysfonctionnements.
Un moyen pour insérer un bon gène dans un organisme malade est de le placer d'abord dans des monocytesmonocytes, des cellules sanguines de la famille des leucocytes (globules blancsglobules blancs) évoluant en macrophagesmacrophages, puis d'injecter ces derniers dans la circulation sanguine. Des tentatives dans ce genre ont été faites afin de traiter certains cancers mais leur efficacité repose en partie sur le nombre de monocytes porteurs du gène curatifcuratif pénétrant dans la tumeurtumeur. En général, ce nombre est malheureusement faible.
Attraction magnétique vers la tumeur
Claire Lewis et Munitta Muthana, chercheurs à l'Université de Sheffield ont, avec leurs collègues, concrétisé une idée brillante. Comme ils l'expliquent dans le journal Gene Therapy, ils ont injecté dans les monocytes des nanoparticulesnanoparticules magnétiques. Cela peut surprendre mais de telles particules sont présentes dans certaines bactéries et sont parfaitement bien tolérées par ces organismes vivants.
Après avoir réussi à insérer ces nanoparticules dans les monocytes, et ces derniers ayant été injectés dans des souris malades, les chercheurs ont alors utilisé des champs magnétiqueschamps magnétiques pour attirer les cellules traitées vers les tumeurs. Ils se sont alors aperçus que la quantité de monocytes porteurs de la thérapie génique ayant pénétré dans les tumeurs avait bien augmenté.
Lewis pense que cette nouvelle technique a un grand potentiel en thérapie génique et pas uniquement pour le cancer. Elle cite par exemple des problèmes d'arthrosearthrose ou d' ischémieischémie myocardique conduisant à des problèmes cardiaques.