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Actuellement, la méthode pour soigner ou réparer des os endommagés qui ne se régénèrent pas d'eux-mêmes est la greffe osseuse à partir d'un prélèvement sur une autre partie du corps. Il s'agit d'une intervention chirurgicale lourde, douloureuse, et qui n'est parfois pas réalisable si la zone à traiter est trop importante ou si le patient souffre d'une maladie du squelette. De plus, la régénération des os greffés passe par un processus post-opératoire appelé mécanotransduction qui convertit un stimulus mécanique en signal électrique et exige donc mouvementsmouvements et exercice physiquephysique. Il provoque un enchaînement d'effets biochimiques, de libération d'hormones, de régénération cellulaire et de croissance des tissus qui vont assurer la guérison. Évidemment, cette thérapie ne fonctionne que si la personne peut bouger...
Une équipe de chercheurs des universités de Keele et Nottingham au Royaume-Uni a élaboré un traitement qui pourrait résoudre ces difficultés et même, dans certains cas, permettre de ne pas recourir à une greffe. La technique consiste à diriger des nanoparticules magnétisées enrobées de protéines sur un os endommagé et de les contrôler pour stimuler les cellules souchescellules souches.
Les nanoparticules offrent des perspectives prometteuses dans de nombreux domaines. Dans le cas de la régénération osseuse, elles peuvent être utilisées à la fois pour leurs propriétés mécaniques et pour leur capacité à diffuser un traitement ciblé. © Domaine public
Éviter un acte chirurgical
Ce principe de nanoparticulesnanoparticules magnétisées est comparable à celui que Google compte utiliser pour sa pilule destinée à détecter les prémices du cancercancer et d'autres maladies. Dans le cas du projet mené outre-Manche, les nanoparticules sont employées pour leurs propriétés physiques et leur faculté de diffusiondiffusion, ici en vue d'un traitement médical. Grâce à un champ magnétiquechamp magnétique externe, elles peuvent être manipulées pour produire des forces mécaniques et conduire le processus de régénération osseuse via la fourniture de cellules souches et la diffusion progressive d'une protéine de stimulationstimulation de croissance. En outre, ces particules sont injectables et permettent d'éviter un acte chirurgical. Les chercheurs ont rendu compte de leurs travaux dans un article de la revue Stem Cells Translational Medicine.
Les premiers essais ont été effectués sur des fémursfémurs de fœtusfœtus de poulet et sur des tissus artificiels à base d'hydrogelshydrogels de collagènecollagène. Dans les deux cas, les chercheurs disent avoir obtenu une augmentation de la formation et de la densité osseusesdensité osseuses, sans provoquer de contrainte mécanique ni à la constructionconstruction ni aux tissus environnants. Selon le professeur James Henstock, qui chapeaute l'expérience, cette avancée « pourrait également améliorer les approches d'ingénierie tissulaire pour la médecine translationnelle ». On ignore toutefois dans quel délai ce type de traitement pourrait être applicable à l'humain.