Si l’on savait que les endorphines libérées lors d’un orgasme pouvaient atténuer la douleur, peu d’études s’étaient penchées sur l’intérêt du sexe lors des maux de tête. Une recherche vient de montrer que dans 60 % des cas, faire l’amour durant une migraine diminuait significativement les symptômes. En revanche, une fois sur trois, cela les empirait...


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    Voici une étude qui pourrait déplaire à celles et ceux qui prennent l'excuse d'un mal de tête pour ne pas avoir de rapport sexuel. On disposait déjà de quelques éléments qui semblaient en attester, mais des scientifiques allemands de l'université de Münster viennent de mener la plus large étude du genre, et démontrent que dans la majorité des cas, faire l’amour durant une migraine permet d'améliorer son état.

    Des questionnaires ont été envoyés à 1.000 personnes souffrant soit de migraine (pour 800 d'entre elles) soit d'une affection plus rare, terriblement douloureuse et n'affectant qu'un côté de la tête, appelée algie vasculaire de la face (les 200 restant). On leur demandait s'ils pratiquaient des rapports sexuels durant leurs maux de tête, et s'ils ressentaient des effets, positifs ou négatifs, sur leurs douleurs.

    Faisons l’amour ce soir, chéri(e), j’ai la migraine

    Seuls 400 d'entre eux ont retourné le questionnaire aux expéditeurs. Parmi les personnes souffrant de migraine, 34 % des participants ont reconnu faire l'amour malgré leur céphalée. Pratique intéressante la plupart du temps, car dans 60 % des cas, le sexe diminuait voire faisait disparaître la douleur. En revanche, 33 % des sujets n'ont pas vraiment aimé l'expérience, leurs symptômes ayant empiré.

    Si le sexe peut atténuer le mal de tête, il peut aussi, dans certains cas, le renforcer voire l'induire. Il existe en effet des céphalées dites orgasmiques, qui seraient dues à des spasmes d'artères situées dans le cerveau. © Fregolstein, <a href="http://bit.ly/Kh6tfi" target="_blank">StockFreeImages.com</a>
    Si le sexe peut atténuer le mal de tête, il peut aussi, dans certains cas, le renforcer voire l'induire. Il existe en effet des céphalées dites orgasmiques, qui seraient dues à des spasmes d'artères situées dans le cerveau. © Fregolstein, StockFreeImages.com

    Quant aux personnes souffrant d'algie, elles sont 31 % à poursuivre leurs ébats. Dans ce cas, seules 37 % d'entre elles constatent une amélioration, quand la moitié se plaint de douleurs plus intenses.

    En réalité, 36 % des hommes et 13 % des femmes ont même avoué utiliser le sexe comme thérapie contre leurs céphalées. Une bonne idée, car si l'on fait le bilan global, 42,7 % des patients déclarent avoir connu une diminution de leurs symptômes d'au moins 50 %. Ces résultats sont aussi élevés que lors de la prise de médicaments contre la douleur...

    Les endorphines, secret antidouleur du sexe ?

    Différentes hypothèses sont avancées dans la revue Cephalalgia pour expliquer l'effet analgésiqueanalgésique de l'acte sexuel, notamment celle de la production d'endorphinesendorphines au moment de l'orgasme. Ces neurotransmetteursneurotransmetteurs, également appelés endomorphines du fait de la proximité des effets qu'ils procurent avec ceux de la célèbre droguedrogue, sont connus pour le bien-être qu'ils engendrent et leurs propriétés antidouleurs.

    Stefan Evers, l'un des auteurs de l'étude, se demande même si les personnes ayant vu leur état empirer ne sont pas de petits producteurs d'endorphines. Mais aucune mesure physiologique n'a été réalisée, il faudra donc poursuivre l'enquête pour déterminer précisément le ou les facteurs impliqués dans cette thérapie par le sexe.

    Malgré tout, si faire l'amour semble avoir des côtés bénéfiques, il s'avère que les personnes souffrant de migraines ne sont pas toujours ouvertes aux rapports durant leurs crises. En effet, dans cet état, la sensibilité est souvent à fleur de peau et la lumièrelumière, le bruit ou le contact risquent d'amplifier la douleur. On comprend mieux pourquoi certains ou certaines s'en servent comme excuse. Si tant est qu'il faille en avoir besoin pour refuser d'agir contre sa volonté.