Pour la première fois, des mécanismes moléculaires permettant à la bactérie responsable de la listériose de traverser le placenta ont été élucidés par une étude internationale, menée notamment à l'Institut Pasteur. Cette avancée permettra peut-être d’élaborer une stratégie empêchant cette bactérie d’atteindre le fœtus, pour qui elle est très dangereuse.

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    L. monocytogenes, ici colorée en rouge, se fixe sur certains endroits du placenta humain. ©  Marc Lecuit et al. (image extraite de la publication dans les Pnas)

    L. monocytogenes, ici colorée en rouge, se fixe sur certains endroits du placenta humain. © Marc Lecuit et al. (image extraite de la publication dans les Pnas)

    La listériose est provoquée par une bactérie (Listeria monocytogenesListeria monocytogenes) qui contamine de nombreux aliments : légumes crus, plats cuisinés, fromages, charcuteries. Cette toxi-infection est particulièrement dangereuse pour les personnes âgées mais aussi les femmes enceintes, les enfants à naître et les nourrissons. En passant le placenta, L. monocytogenes provoque des infections graves voire mortelles chez le fœtus. Elle peut aussi être à l'origine d'une naissance prématurée.

    Jusque-là, rien ne permettait d'expliquer comment cette bactérie parvient à franchir la barrière placentaire. Les résultats obtenus par un groupe de chercheurs, dont Marc Lecuit, Pascale Cossart et leurs collègues de l'Institut Pasteur, de l'Inserm et de l'Inra sont donc particulièrement importants. Ils viennent d'être publiés dans la revue Pnas.

    Ces chercheurs ont mis au point deux modèles animaux de listérioselistériose humaine. Grâce à ce travail, ils ont pu identifier deux protéinesprotéines de la Listeria qui interagissent avec des récepteurs spécifiques du placenta, ce qui leur permet de s'y coller puis de le franchir. « La compréhension du mécanisme de franchissement du placenta pourrait permettre de délivrer des moléculesmolécules thérapeutiques passant à travers celui-ci » soulignent les chercheurs.