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Le cerveau est l'organe le plus complexe du corps humain. Il est clair aujourd'hui que sa plasticité est très étendue. Par exemple, un homme droitier qui perd son bras droit sera bientôt capable d'écrire de la main gauche, alors qu'il n'en était pas capable auparavant. Plus étonnant, en 2007, des médecins ont découvert qu'un homme aux capacités intellectuelles presque normales vivait avec un cerveau aplati sur la surface interne du crâne, et donc avec un grand vide à la place du cerveau. Cet organe est donc doué de plasticitéplasticité, capable de s'adapter et de développer des capacités à force d'entrainement.
Une étude sur l'impact du jeu sur les capacités mentales
Alors si vous pensez que votre ado n'a pas d'avenir parce qu'il est scotché devant son écran, à jouer à des jeux vidéo, vous avez tout faux. Pour le prouver, des jeunes hommes d'une vingtaine d'années ont été inclus dans une étude très sérieuse. Treize d'entre eux ont été sélectionnés pour avoir joué au moins quatre heures par semaine, sur une duréedurée d'au moins trois ans. Ils ont été comparés à treize autres jeunes hommes possédant beaucoup moins d'expérience dans ce domaine.
Ces hommes ont été placés dans une machine d'imagerie à résonnance magnétique (IRM) afin d'analyser l'activité cérébrale alors qu'ils effectuaient des tâches visuo-motrices de difficulté croissante. Le but était de déterminer l'impact de l'utilisation régulière des jeux vidéojeux vidéo sur le développement des capacités mentales utilisables dans un autre contexte.
Réorganisation du réseau cérébral visuo-moteur
De précédentes études avaient permis de montrer que les jeux vidéo les plus élaborés (donc pas Tétris) permettaient d'améliorer la vision. D'après le nouvel article publié dans le journal Cortex, l'utilisation des jeux vidéo permet aussi de réorganiser le réseau cérébral impliqué dans les coordinations visuo-motrices.
En effet, l'expérience menée par des chercheurs du Centre for Vision Research à l'université York a montré que les joueurs les moins expérimentés utilisaient principalement le cortex pariétal (en arrière du lobe frontal), la région du cerveau impliquée dans la coordination entre l'œilœil et la main. À l'inverse, les joueurs les plus expérimentés utilisaient davantage leur cortex préfrontalcortex préfrontal, une petite zone située au-devant de la tête et qui est impliquée dans l'adaptation et la prise de décisions.
Pour préciser ces résultats, les chercheurs ont maintenant envie de déterminer des différences possibles entre des joueurs de genres de jeux différents, ou entre hommes et femmes, et si les différences sont proportionnelles au temps passé à jouer. À terme, ces travaux pourraient permettre de mieux comprendre les défauts du cortex des personnes atteintes de maladies neurodégénérativesmaladies neurodégénératives (comme la maladie d'Alzheimer), qui sont incapables d'effectuer des tâches visuo-motrices simples.