Les scientifiques d'Hong Kong sont inquiets à propos de l'évolution du virus responsable de la pneumonie atypique qui frappe le monde et plus particulièrement l'Asie du sud-Est. En effet il est possible que le virus ait muté et soit devenu plus virulent. Les scientifiques ont un besoin urgent de séquencer certains gènes afin de déterminer si le virus est réellement entrain de muter.

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Image en microscopie électronique du nouveau coronavirus.

Image en microscopie électronique du nouveau coronavirus.

Récemment 300 personnes d'un immeuble à Hong kong ont contracté une forme particulièrement virulente de la maladie. Les changements observés dans les symptômes ressemblent à ce qui a été observé lors de la mutation d'un autre coronavirus infectant les animaux. Parmi ces malades, les diarrhées précoces étaient 3 fois plus probables, les hospitalisations en soins intensifs deux fois supérieures à la normale, enfin les malades répondaient moins bien à un traitement à base d'antiviraux et de stéroïdes. Même le personnel hospitalier ayant contracté la maladie à partir de ces malades était plus sérieusement atteint. Les scientifiques étudient donc la possibilité que le virus ait muté et que son tropisme tissulaire ait changé (le virus serait devenu capable d'infecter de nouveaux organes). En particulier, les fortes diarrhées suggèrent que le virus est capable d'infecter les intestins et non pas uniquement les poumons.

Ce changement a déjà été observé pour des coronavirus infectant les intestins de bovins, ou pour celui qui provoque une infection respiratoire légère chez les cochons. Dans ce dernier cas, une seule mutation a été répertoriée qui affectait une protéine de fusion du virus. Le nouveau virus se répliquait par ailleurs beaucoup plus rapidement.

Le récent séquençage de deux isolats du virus devrait aider à l'identification de nouvelles mutations affectant la virulence du virus. Le virus est jusqu'à présent responsable de 161 morts et près de 3600 personnes ont été infectées.

Malgré le fait que la maladie soit particulièrement localisée en Asie et en Amérique du Nord, une sorte de psychose s'est répandue à travers le monde faisant craindre à toute personne toussant d'être atteint de la pneumonie atypique. A titre d'exemple, un TGV a été immobilisé 1h15 jeudi matin en gare de Marne La Vallée à cause d'un voyageur toussant. Il a fallu l'intervention des pompiers et des services sanitaires pour s'assurer que cette personne ne présentait aucun des symptômes de la pneumonie. Malgré cela certains voyageurs ont préféré interrompre leur voyage à cette gare (le TGV provenait de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle). Cet exemple décrit bien l'inquiétude de la population par rapport a cette malade et ses inconnues.
Un test de diagnostic devrait être disponible d'ici dix jours dans les hôpitaux et devrait permettre d'identifier rapidement si les malades sont infectés par le coronavirus.