Les autorités sanitaires britanniques sont rassurantes : les implants mammaires PIP ne présentent pas de danger pour la santé humaine, mais un risque de deux à six fois plus important de rupture.
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Depuis que le gouvernement français a recommandé l'explantation, plus de 8.000 Françaises ont subi l'opération chirurgicale. Elles sont encore près de 22.000 à vivre avec une prothèse mammaire de la marque PIP. © Be,ko Szolt, Fotolia
Voilà peut-être l'épilogue d'un scandale qui dure depuis 2 ans. Le National Health Service (NHS) britannique vient de rendre un rapport final sur les implants mammaires PIP qui a de quoi rassurer les 30.000 femmes françaises porteuses de ces prothèses : aucun élément ne laisse croire qu'elles sont d'une quelconque toxicité pour les organismes. Le seul hic, c'est leur trop forte tendance à rompre...
Un article de janvier dernier révélait des premières informations mais certaines incertitudes persistaient. D'une part, aucun risque supplémentaire de cancer du sein ou d'un autre organe n'a été détecté. Le texte précise même que les taux sont inférieurs à la population féminine générale. Des tests menés au Royaume-Uni, en Australie mais aussi en France insistaient sur l'absence d'effet cytotoxiquecytotoxique (au niveau des cellules) ou génotoxique (au niveau de l'ADN). Malgré tout, un laboratoire remarquait que le gelgel irritait la peau des lapins.
Quelques points restaient encore mystérieux et portaient sur la résistancerésistance des implants mammaires PIP. Sont-ils en accord avec les standards internationaux ? Les taux de ruptures sont-ils plus élevés ? Cette nouvelle étude a donc tenté de clarifier toutes les questions en suspens.
Les implants PIP ne sont pas cancérigènes mais plus fragiles
Après analyse de 240.000 prothèses mammaires de marques différentes, les scientifiques ont noté une composition très proche mais qui varie pour les implants PIP pour un seul constituant. Les taux de siloxane, à base de siliciumsilicium, s'y retrouvent en plus fortes quantités. Cependant, ces moléculesmolécules ne présentent pas de risque pour la santé humaine. Globalement, aucune impureté organique ou inorganique n'a été décelée à des concentrations toxiques. Les niveaux de platineplatine et de césiumcésium, très faibles, sont sans danger.
L'absence de cytotoxicité du gel de silicone a été confirmée par de nouveaux tests menés en Australie. Autre bonne nouvelle : les résultats sur l'irritation de la peau du lapin n'ont pu être reproduits. Toutes les expériences conduites aussi bien en Australie qu'en France sont négatives.
Cependant, le rapport confirme la trop forte tendance des implants mammaires PIP à rompre. Le risque serait multiplié par un facteur allant de deux à six. Selon les auteurs, 5 ans après la pose, les probabilités de ruptures seraient comprises entre 6 et 12 %, et passeraient de 15 à 30 % à 10 ans.
Des prothèses mammaires de mauvaise qualité
Le texte confirme l'absence de lien avec le cancer ou l'apparition d'hématomes, mais reconnaît trois à cinq fois plus de risques de manifester quelques symptômessymptômes, comme des réactions locales ou l'hypertrophiehypertrophie des ganglions lymphatiquesganglions lymphatiques. Les taux s'élèvent à 0,8 % à 5 ans et à 2,1 % à 10 ans mais restent très bas et sans conséquences à long terme.
Globalement donc, les implants mammaires PIP ne présentent pas de danger pour la santé humaine mais sont de mauvaise qualité. Malgré tout, les symptômes ressentis par certaines femmes sont réels et ne doivent pas être négligés. Les auteurs invitent chaque patiente à se renseigner et à discuter avec son médecin généraliste sur l'intérêt de garder ou non sa prothèse. Et rappellent que l'explantation comporte aussi quelques risques, comme toute opération chirurgicale.