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Le choléra a déjà fait plus de 1.400 victimes en Haïti. La bactérie pourrait en plus contaminer 200.000 personnes au cours des trois prochains mois. © Sokwanele - Zimbabwe, MSF, Flickr, CC by-nc-sa 2.0
C'est dans un climatclimat toujours difficile que se préparent les élections législatives et présidentielles en Haïti. Edmond Mulet, le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu et chef de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) indique tout de même que « cinq jours avant les élections présidentielles, nous allons vers un retour à la normale ». La situation sur le terrain serait plus calme, grâce à la restauration de l'électricité et au ramassage des ordures dans les rues de la capitale.
Mais la normale reste bien loin d'un monde idéal. Selon le dernier bilan communiqué mardi par le ministère de la Santé, l'épidémie de choléra aurait fait au total 1.415 morts depuis le début de l'épidémie, soit 71 décès de plus que dans le précédent bilan. La moitié des décès se concentre dans la région de l'Artibonite où s'était déclarée l'épidémie mi-octobre.
Des chiffres officiels en dessous de la réalité
À Port-au-Prince, la capitale où est apparue la maladie il y a deux semaines et demie, on dénombre désormais 77 décès. « Au début, le nombre de cas doublait chaque jour. Depuis la semaine dernière ça s'est stabilisé », explique Isabelle Janson, membre de l'association Médecins sans frontières (MSF) à l'hôpital Sainte-Catherine.
Le séisme en Haïti avait fait 250.000 morts, auxquels il faut maintenant ajouter les victimes de l'épidémie de choléra. © IFRC, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
Le nombre d'hospitalisations ne cesse toutefois de grimper puisqu'au total 25.248 personnes se sont rendues dans les hôpitaux ou les centres de traitement du choléra pour obtenir des soins vitaux (contre 18.382 lors de notre dernier article le 18 novembre). Le nombre de personnes contaminées est bien sûr supérieur : 60.240 personnes ont officiellement contracté le bacille du choléra, propageant d'autant plus le vecteur de la maladie dans les eaux uséeseaux usées du pays.
Selon Nigel Fischer, Représentant spécial adjoint du secrétaire général en Haïti, les chiffres seraient en réalité encore plus alarmants. Le choléra pourrait déjà avoir provoqué 2.000 morts et plus de 70.000 malades, puisqu'il est difficile d'obtenir des données précises sur l'épidémie provenant des régions reculées du pays.
Le pire est à venir
De plus, « l'épidémie n'a pas encore atteint son pic. Nous ignorons quand cela pourrait se produire » ajoute Jon Andrus, directeur adjoint de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), branche de l'OMS. Dans ce pays où le séisme du 12 janvier a fait plus de 250.000 morts, les nouvelles estimations de l'OPS indiquent que près de 200.000 personnes pourraient être atteintes de la maladie dans les trois prochains mois, et 400.000 au cours de l'année 2011. Le challenge pour l'aide humanitaire est maintenant de prévoir suffisamment de médicaments (sels de réhydratation par voie orale, antibiotiquesantibiotiques) et de matériel pour lutter efficacement dans la duréedurée.
Dans des conditions si dramatiques, la France tente de négocier avec les autorités haïtiennes l'arrivée précipitée des enfants dont les procédures d'adoption sont en cours. D'autre part, le pays voisin, la République dominicaine, a confirmé un quatrième cas de choléra sur son territoire depuis le premier détecté la semaine dernière.