au sommaire
Circulant fréquemment chez les oiseaux, le virus de la grippe A (H7N9) a sauté la barrière des espècesespèces en février dernier en Chine. Depuis, les cas humains se sont multipliés en Asie où l'on dénombre aujourd'hui 137 personnes infectées dont 45 morts selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS) datant du 25 octobre 2013. Heureusement, ce virus n'est pour le moment pas bien adapté à la transmission interhumaine.
Les spécialistes s'inquiètent cependant de l'apparition d'une mutation qui pourrait changer la donne et conduire à une épidémie plus sévère. En effet, suite à des modifications génétiques, de nouvelles souches grippales surgissent chaque année et peuvent attaquer les êtres humains de manière plus ou moins dangereuse et infectieuse.
Lors d’une infection, certains lymphocytes, dit lymphocytes mémoires, gardent longtemps le souvenir du pathogène. Si ce dernier s’aventure à nouveau dans l’organisme, ils s’activent et l’attaquent très rapidement. C’est sur ce principe que la vaccination fonctionne. © NIAID, Wikipédia, DP
Quand un nouveau virus de la grippe fait son apparition, la population n'est pas encore équipée avec un système immunitaire adapté. Cependant, grâce aux similarités entre toutes les souches de la grippe, le corps possède en général des cellules immunitaires mémoires contre certains virus grippaux. Cette immunitéimmunité mémoire de la grippe pourrait-elle les aider à mieux lutter contre une infection au H7N9 ? Des immunologistes de l'université de Melbourne en Australie se sont penchés sur cette question. Leur analyse, publiée dans la revue Pnas, montre que tous les individus ne sont pas équipés de la même façon face à l'émergenceémergence de nouveaux virus de la grippevirus de la grippe, comme le H7N9.
Des mutations favorisent la reconnaissance du virus
Pour cette étude, les chercheurs ont tout d'abord comparé les peptidespeptides antigéniques de différents virus de la grippe A (H1N1, H2N2 et H3N2) avec ceux du H7N9. Ils en ont identifié 32 qui étaient conservés entre ces différentes souches grippales. Cela signifie qu'un lymphocytelymphocyte capable de reconnaître un de ces antigènesantigènes peut, en théorie, attaquer ces quatre virus. Ainsi, une personne ayant déjà rencontré le H1N1 par exemple, devrait posséder un arsenal immunitaire pour mieux se défendre contre le H7N9, le H2N2 et le H3N2.
Les auteurs ont ensuite analysé des échantillons sanguins provenant de 52 donneurs n'ayant jamais rencontré le virus de la grippe Agrippe A(H7N9) et habitant dans différentes régions du monde. Ils ont alors découvert que chez certains d'entre eux, les lymphocytes T8 mémoires pouvaient reconnaître plus facilement les antigènes du H7N9. Pourquoi ? En analysant le phénomène plus en détail par des méthodes de biochimiebiochimie, les chercheurs ont montré que le système de présentation des antigènes par les cellules variait en fonction des personnes. En d'autres termes, certains individus montrent mieux les antigènes aux lymphocytes, ce qui permet de déclencher une réponse immunitaire plus efficace face au virus H7N9. Certains groupes, comme les aborigènes d'Australie et les Alaskiens, ne possèdent pas un équipement de présentation des antigènes efficace afin de lutter contre les nouveaux virus de la grippe.
Grâce à une analyse génétique, les chercheurs ont pu identifier certaines mutations dans le système HLAHLA qui favorisent la visualisation des protéinesprotéines virales par les cellules de l'immunité. Dans le futur, ils espèrent utiliser l'ensemble de ces données pour développer un vaccin universel contre la grippe.