Les parents français connaissent souvent mal les recommandations destinées à faire baisser la température de leur enfant en cas de fièvre. Des chercheurs de l’Inserm ont enquêté sur ce sujet.

au sommaire


    La fièvre chez l'enfant suscite parfois une peur irrationnelle qui tend à surcharger les cabinets de médecins et les urgences pédiatriques, alors que des recommandations de bonnes pratiques ont été diffusées par des agences internationales et françaises pour gérer correctement ce symptôme. Celles-ci incluent la mesure de la température, la connaissance du seuil définissant la fièvre (38 °C), la conduite à suivre pour le traitement antipyrétique (38,5 °C, posologie, etc.) et enfin une série de mesures physiquesphysiques contribuant à faire baisser la température (bonne hydratation orale, dévêtir l'enfant, baisser la température de la chambre, aérer, etc.).

    Pour savoir comment les Français se comportent face à la fièvre de leur enfant et si ces attitudes concordent avec les recommandations, une équipe française de l'Inserm a interrogé les parents de plus de 6.500 enfants âgés d'un mois à 12 ans et présentant une fièvre depuis moins de 48 heures. Les participants ont été sélectionnés dans des pharmacies et chez des médecins généralistes ou des pédiatres. Leurs résultats sont publiés dans la revue Plos One.

    Il existe plusieurs façons de mesurer la température du corps. Si la température rectale est supérieure ou égale à 38 °C, les médecins considèrent que l’enfant a de la fièvre. © quapan, Flickr, cc by 2.0

    Il existe plusieurs façons de mesurer la température du corps. Si la température rectale est supérieure ou égale à 38 °C, les médecins considèrent que l’enfant a de la fièvre. © quapan, Flickr, cc by 2.0

    Des recommandations peu respectées

    Les résultats montrent que 89 % des parents mesurent bien la température de l’enfant que ce soit par voie rectale, orale, auriculaire ou axillaire (aisselles), 61 % savent que 38 °C est le seuil défini pour indiquer que l'enfant a de la fièvre, mais seulement 23 % conduisent correctement un traitement antipyrétique et à peine 15 % respectent les mesures physiques contribuant au bien-être de l'enfant.

    Dans le détail, la grande majorité des parents commence par exemple un traitement médicamenteux à tort pour une température inférieure à 38,5 °C. Ils donnent par ailleurs moins de trois doses par jour à l'enfant, alors que trois à six doses sont recommandées pour le paracétamolparacétamol et l'ibuprofèneibuprofène, en respectant le délai entre deux prise. Enfin, la majorité des parents n'aère pas la chambre de l'enfant.

    Ces résultats mitigés cachent néanmoins des points d'amélioration au cours des dernières années, avec notamment l'abandon progressif du bain, de l'utilisation d'aspirine ou encore de la prise simultanée de plusieurs médicaments. Par ailleurs, l'analyse du profil des parents interrogés montre que le niveau de connaissances augmente avec celui de l'éducation. Les auteurs, qui ont ainsi mis en avant des pistes d'amélioration possibles, estiment que des actions d'information adaptées aux parents de niveau socioéconomique faible ou moyen porteraient leurs fruits.