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Après la première greffe historique de trachée artificielle, la deuxième greffe représente une avancée technique avec l'utilisation de nanofibres. © Brasiliao
La première personne à avoir reçu une trachée artificielle recouverte de cellules souches, dans un hôpital suédois en juin, se porteporte bien et une nouvelle greffe du même type vient d'être réalisée, selon un article publié jeudi dans la revue médicale The Lancet.
Le receveur, un Érythréen de 36 ans, « se porte très bien depuis quatre mois et a pu reprendre une vie normale », a expliqué l'un des coauteurs de l'étude dans la revue britannique, le Pr Tomas Gudbjartsson.
À l'issue d'une opération de 12 heures et après deux mois de séjour à l'hôpital puis dans un centre de réhabilitation, cet homme marié et père de deux enfants a pu reprendre ses études en géophysique à l'université de Reykjavik en Islande.
Parallèlement une nouvelle greffe de même type vient d'être réalisée par la même équipe du professeur Paolo Macchiarini et de son équipe de l'hôpital universitaire Karolinska de Huddinge, près de Stockholm, sur un Américain de 30 ans qui souffrait, comme dans le premier cas, d'un cancer des voies respiratoires.
La trachée artificielle est recouverte de cellules souches du patient, pour éviter les risques de rejet dus à une greffe. © BestinPlastics, Flickr CC by nc-nd 2.0
La technique des greffes artificielles va s'étendre à d'autres organes
La deuxième greffe utilise une structure composée de nanofibres et par conséquent « représente une avancée supplémentaire » par rapport à la première intervention, a déclaré le Pr Macchiarini, cité par The Lancet.
Une troisième greffe est envisagée avec la même technique pour traiter un bébé sud-coréen âgé de 13 mois seulement.
« Nous allons continuer à améliorer la technique en médecine régénérativemédecine régénérative pour les greffes de trachées et allons l'étendre aux poumons, au cœur et à l'œsophageœsophage », commente le Pr Macchiarini.
Ce procédé repose sur une structure synthétique faite sur mesure dans laquelle sont insérées des cellules souches du patient. Il a l'avantage de ne pas dépendre d'un don d'organe et, grâce aux cellules souches du malade, permet d'éviter le phénomène de rejet.
Cette technique est radicalement différente de celle également innovante, dévoilée fin 2010 par une équipe de chirurgiens français, qui utilise des morceaux de peau et fragments de côtes des malades pour reconstruire la trachéetrachée.