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« D'importantes et prévisibles causes de détérioration de la santé, en particulier les troubles musculo-squelettiques graves et les troubles mentaux et comportementaux n'ont pas reçu l'attention qu'ils méritaient », explique Theo Vos, auteur d'une récente étude parue dans The Lancet et professeur à l'université de Washington.
Selon cette étude, la détérioration de la santé serait due à l'effet combiné du vieillissement de la population dans les pays développés et de l'accroissement de la natalité dans les pays en voie de développement, où la santé laisse parfois à désirer. Les auteurs s'attendent d'ailleurs à ce que la situation empire encore à l'avenir. Leur analyse se présente comme la plus large et la plus détaillée des niveaux de quantificationquantification, de modèles et de tendances dans le cadre de la santé mondiale entre 1990 et 2013.
« Pour répondre à ces problèmes, il sera nécessaire que les priorités en matièrematière de santé changent à travers le monde, pas seulement pour que l'espérance de vie s'accroisse, mais pour que les personnes vieillissent en bonne santé », précise le professeur Vos.
Douleurs lombaires, dépression, anémie, douleurs cervicales et pertes d'audition en lien avec l'âge représentaient la plus grande part de problèmes de santé identifiés pendant la période examinée. Ces maladies arrivent en tête des causes de la détérioration de la santé au cours des 23 dernières années, explique l'équipe scientifique.
Solitude, soucis de santé, problèmes professionnels : la dépression peut s'expliquer par de très nombreuses raisons. Nous ne serions d'ailleurs pas tous égaux devant la maladie, certains étant plus enclins que d'autres à la déclarer. © Andrew Lever, shutterstock.com
Le diabète et la maladie d'Alzheimer gagnent du terrain
Les douleurs lombaires et cervicales, l'arthrite, la dépression, l'anxiété, les troubles en lien avec la consommation d'alcoolalcool et la prise de drogues représentaient près de la moitié de la détérioration des conditions de santé en 2013, toujours selon cette analyse. Les taux de handicap baissent moins rapidement que la mortalité. À noter que les taux mondiaux de diabètediabète ont gagné 43 % en 23 ans, alors que ceux de décès résultant des maladies invalidantes n'a progressé que de 9 %.
« Le fait que la mortalité décline plus rapidement que les maladies non mortelles et la prévalenceprévalence de blessures est une preuve supplémentaire qu'il est important de faire attention à l'augmentation de la détérioration de la santé émanant de ces causes de handicap, et de ne pas simplement se concentrer sur le fait de réduire la mortalité », souligne le professeur Vos.
La détérioration de la santé en lien avec le diabète a progressé de façon vertigineuse : de plus 136 %, celle en lien avec la maladie d'Alzheimer de plus 92 % et celle en lien avec l'abus de médicaments prescrits contre les migraines est de plus 120 %, selon les résultats du rapport.
L'équipe de chercheurs, qui a collaboré à l'étude Global Burden of Disease de 2013, a travaillé à partir de données concernant 35.620 sujets en provenance de 188 pays du monde. Ils ont aussi analysé le poids de 2.337 conséquences de santé qui découlent de ces maladies.