Un cyclovirus, appelé CyCV-VN, a été retrouvé chez des patients atteints d’infections aiguës du système nerveux central dont la cause reste non identifiée. Ce nouveau virus, appartenant à un genre qu’on pensait jusque-là non pathogène, pourrait en être l’origine. Bien qu’il faille encore le vérifier.

au sommaire


    Il existe de nombreux vecteurs capables d'infecter le cerveau et la moelle épinière, et d'engendrer des maladies graves voire mortelles. Parmi eux, peut-être prouvera-t-on que le cyclovirus CyCV-VN en est un. © Heidi Cartwright, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Il existe de nombreux vecteurs capables d'infecter le cerveau et la moelle épinière, et d'engendrer des maladies graves voire mortelles. Parmi eux, peut-être prouvera-t-on que le cyclovirus CyCV-VN en est un. © Heidi Cartwright, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Méningite, encéphalite, myélite... Les infections aiguës du système nerveux central (cerveau et moelle épinière) sont des maladies évidemment dangereuses et potentiellement mortelles. Bien que rencontrées à toutes les latitudeslatitudes, elles frappent surtout les pays tropicaux et sont causées par des bactéries, des virus, des champignonschampignons ou autres parasitesparasites.

    Malgré les efforts engagés, le pathogène responsable dans chaque situation n'est que rarement identifié. En conséquence, dans la majorité des cas, il est difficile de savoir quel traitement convient le mieux.

    C'est dans l'idée de déterminer les agents potentiellement impliqués que Tan Le Van et ses collègues, de l'unité de recherche clinique de l'antenne de l'université d’Oxford à Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam), ont décelé la trace d'un nouveau virusvirus. Baptisé CyCV-VN, des indices laissent penser qu'il pourrait occasionner des infections aiguës du système nerveux central. Les résultats sont décrits dans la revue mBio.

    Le virus CyCN-VN retrouvé uniquement chez des malades

    D'abord, les auteurs ont prélevé un peu de liquide céphalorachidienliquide céphalorachidien (LCR) chez 1.700 patients chez qui on suspecte une encéphalite virale, afin de détecter les potentiels vecteurs. En tout, ils ont généré et analysé 161.000 séquences d'ADNADN. Chez deux patients malades (un adulte et un enfant), ils ont repéré un cyclovirus, un genre dont on ne connaît pas de représentants à l'origine de pathologiespathologies humaines ou animales. Dans les deux cas, il s'agissait du même virus : CyCV-VN.

    Ce nouveau virus CyCV-VN pourrait nous être transmis par les porcs et les volailles, qui présentent en grand nombre des traces d'un cyclovirus très semblable. © Sacpsi, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Ce nouveau virus CyCV-VN pourrait nous être transmis par les porcs et les volailles, qui présentent en grand nombre des traces d'un cyclovirus très semblable. © Sacpsi, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Disposant désormais du génomegénome du virus, ils ont approfondi l'enquête et ont examiné de plus près les échantillons de LCR prélevés chez 642 de ces patients. Le cyclovirus a été décelé chez 26 d'entre eux (soit environ 4 % des malades). En revanche, il n'a jamais été repéré chez des volontaires de la même région et ne présentant pas les symptômessymptômes d'une infection aiguë du système nerveux central, ce qui laisse entrevoir la possibilité que CyCV-VN soit directement pathogène ou associé à un pathogène.

    Porcs et volailles, réservoirs du cyclovirus ?

    Mais les auteurs sont prudents, car rien ne prouve que ce virus est réellement à l'origine des maux dont on l'accuse. Son implication réelle sera jugée lors d'investigations ultérieures.

    Des tests menés dans les élevages d'animaux alentours suggèrent que les porcs et les volailles pourraient faire office de réservoir. Une forme très proche de CyCV-VN a en effet été retrouvée dans les selles de la majorité des bêtes échantillonnées.

    Désormais, les scientifiques tentent de cultiver le virus dans des populations cellulaires et essaient de développer des tests sérologiquestests sérologiques. S'ils peuvent trouver dans le sang des patients des anticorps spécifiquement dirigés contre le cyclovirus, cela constituerait un indice supplémentaire sous-entendant le rôle pathogène de CyCV-VN. En parallèle, ils souhaiteraient déterminer la propagation du virus dans la région.