D'après quelques études préliminaires prépubliées et les conséquences néfastes connues de la cigarette pour la santé, il semblerait que fumer ou vapoter augmente probablement le risque de développer une forme sévère de Covid-19.


au sommaire


    Peu d'études ont mis en évidence une corrélation entre le fait de fumer et l'apparition d'une forme sévère de Covid-19. Seules quelques études prépubliées chinoises (donc, non revue par les pairs pour l'instant) font état, à l'aide de données préliminaires, d'un risque augmenté de développer une pneumonie si on est fumeur. De plus, si l'on observe les effets de la cigarette et de l'e-cigarette sur l'appareil respiratoire, on peut juger comme fort probable que les fumeurs soient une population à risque. Un article du journal de vulgarisation Scientific American nous aide à faire le point.

    Immunosuppression et inflammation 

    Le fait d'inhaler de la fumée provenant d'une cigarette ou d'une e-cigarette (les données et le recul sont tout de même plus robustes concernant la cigarette classique) conduit progressivement à une déplétiondéplétion des cellules immunitaires au sein des poumons. De plus, cela exacerbe l'inflammationinflammation de la région. Ces deux paramètres-là sont très explicites. En effet, si le système immunitairesystème immunitaire est affaibli, il luttera moins efficacement contre divers pathogènespathogènes.

    De même, une inflammation trop importante et non maîtrisée peut engendrer des dégâts considérables. Un système immunitaire performant répond par une action mesurée aux pathogènes qui l'attaquent. S'il s'emballe trop, cela peut conduire, dans certains cas graves, au choc cytokinique. On peut émettre l'hypothèse qu'une inflammation déjà fortement présente dans la zone de prédilection du SARS-CoV-2SARS-CoV-2 puisse favoriser ce phénomène. 

    Les poumons d'un fumeur sont une région très inflammatoire et immunodéprimée.© yodiyim, Fotolia
    Les poumons d'un fumeur sont une région très inflammatoire et immunodéprimée.© yodiyim, Fotolia

    Fumer : un facteur de risque connu pour d'autres infections respiratoires

    On sait aussi que le fait de fumer fait partie des facteurs de risquesfacteurs de risques pour d'autres infections respiratoires telles que la grippegrippe. De nouveau mise en cause, l'immunosuppression et la sur-inflammation induites qui accroissent le risque d'infection et aussi celui de développer des formes plus sévères des infections. Pour la e-cigarette, les résultats sont plus précoces et controversés, mais les expériences réalisées sur des modèles animaux vont dans le même sens. Cela appelle à la prudence et, si c'est possible, à l'arrêt de toute forme d'inhalationinhalation de fumée.

    Enfin, une récente étude prépubliée suggère également que le nombre de récepteurs ACE2 (là où se fixe le SARS-CoV-2 pour atteindre les voies respiratoires) serait accru chez les fumeurs comparé aux non-fumeurs. Aucune de ces preuves n'incrimine directement le fait de fumer comme facteur de risque d'aggravation de la maladie, mais le faisceau de preuves global suggère qu'il vaudrait mieux arrêter de fumer, si cela est possible, dans cette période psychologiquement difficile qu'est le confinement