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Embryons Humains au stade "blastocystes".Crédit: CTK
L'une des difficultés principales rencontrée lors du clonage de primatesprimates est la perte de facteurs essentiels aux divisions cellulaires, lorsque le noyau est retiré de l'oeuf. Ces facteurs sont principalement des protéines constitutives d'une structure appelée le centrosome. L'absence de ces protéines entraîne un dysfonctionnement des centrosomes aboutissant à une mauvaise répartition des chromosomes lors de la division cellulaire, et donc à un chaos génétique (pour plus de précision lire notre article "Le clonage humain est actuellement presque impossible !").
L'équipe de chercheurs a démontré que, bien que le processus de clonage demeure inefficace, celui-ci est néanmoins possible. Ils ont utilisé 242 oeufs provenant de dons de 16 femmes qui, simultanément, ont donné les cellules à partir desquels les noyaux ont été prélevés pour le clonage. Il est important de noter que les cellules "donneuses" du noyau utilisées dans cette expérience sont des cellules de soutien de l'ovuleovule, présentes uniquement chez les femmes jeunes.
Environ un quart des oeufs s'est développé jusqu'au stade du blastocysteblastocyste (environ 100 cellules), stade à partir duquel des cellules souches embryonnairescellules souches embryonnaires (CSE) peuvent être obtenues. L'efficacité est similaire à celle obtenue lors du clonage de la vachevache ou du cochon. Cependant, les raisons de ce succès sur des cellules humaines demeurent encore inconnues. Il est possible que les techniques employées pour extraire le noyau de l'ovocyteovocyte, afin de l'énucléer, aient été plus douces que celles utilisées jusque-là.
Parmi les 30 blastocystes cultivés, un seul a permis d'obtenir une lignée de CSE. Là encore, la raison de cette faible efficacité est encore inconnue, même si les chercheurs soupçonnent des anomaliesanomalies génétiques non détectées qui pourraient en être la cause. Les cellules obtenues ont de nombreuses caractéristiques des cellules CSE, notamment celle de se diviser indéfiniment. Les CSE ont été capables de se différencier en différents types cellulaires, permettant ainsi d'obtenir différents tissus (cartilagecartilage, muscle, os), après injection chez la souris.
Cette procédure fait naître l'espoir de pouvoir obtenir des cellules souches parfaitement adaptées aux besoins de la transplantationtransplantation de tissus pour le traitement de maladies comme le diabètediabète, la maladie de Parkinsonmaladie de Parkinson, d'AlzheimerAlzheimer et même certains cancerscancers. En effet, grâce au clonage, le problème du rejet, rencontré dans toutes les greffesgreffes, serait contourné.
Cependant, nous sommes encore loin de cet objectif. En effet, il reste de nombreux obstacles à franchir, notamment celui de s'assurer que ces cellules sont bien différenciées et ne deviendront donc pas cancéreuses une fois injectées dans l'organisme. Une autre difficulté pour imaginer un jour utiliser cette technique thérapeutique à grande échelle, réside dans le fait qu'elle utilise des ovocytes humains qui sont des cellules rares et difficiles à obtenir.
Certains scientifiques craignent que l'annonce de cette réussite, et la publication du protocoleprotocole de clonage, n'incite des scientifiques peu scrupuleux à se lancer dans des tentatives de clonage reproductif. Actuellement, le clonage humain a été banni dans un grand nombre de pays.
Cependant, si les avis sont unanimes contre le clonage reproductif, ils sont plus mitigés en ce qui concerne le clonage thérapeutique en raison de l'exceptionnel potentiel thérapeutique de cette technique.