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L'aide humanitaire est toujours très présente en Haïti, où le choléra continue de se répandre. © Médecins sans frontières, Flickr, CC by-nc-sa 2.0
Dix mois après le violent séismeséisme, le sort s'acharne sur Haïti, le plus pauvre pays du continent américain. Il y a quelques jours, le passage de l'ouraganouragan Tomas sur l'île a provoqué d'importantes inondationsinondations et la mort d'au moins 21 personnes. Cette nouvelle catastrophe naturellecatastrophe naturelle, détériorant davantage les conditions sanitaires de la population, a permis à l'épidémie de choléra, déclarée mi-octobre, de reprendre de plus belle.
D'après les chiffres publiés jeudi par le ministère haïtien de la Santé publique et de la population (MSPP), l'épidémie aurait fait depuis son apparition au total 724 décès et plus de 11.000 hospitalisations. L'Artibonite, la région du pays la plus frappée par le choléra, et dans laquelle s'était déclarée l'épidémie, compte plus des deux tiers de la totalité des décès (497 victimes).
Malheureusement, vue la situation sanitaire préoccupante, cette recrudescence pourrait se prolonger pendant quelques semaines. Port-au-Prince, ville quasiment épargnée par le choléra depuis le début de l'épidémie, compte désormais 10 morts et 270 personnes admises dans les hôpitaux. Aujourd'hui, 3 millions de personnes vivant dans la capitale sont donc menacées.
L'approvisionnement de la population en eau potable est une des nombreuses missions de l'aide humanitaire pour enrayer l'épidémie de choléra. © DFID/UK Department for International Development, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
L'ONU : « Il nous faut de l'argent pour éviter d'être dépassé »
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les autorités prennent le problème à bras-le-corps en mettant en place dix nouveaux centres de traitements du choléra pour les cas les plus graves, permettant d'accueillir chacun 100 à 400 malades. Actuellement, huit centres de ce type sont opérationnels avec un total de 1.000 lits disponibles, un nombre insuffisant. L'ONU vient, ce vendredi, de lancer un appel de fonds d'urgence pour collecter 120 millions d'euros. « Il nous faut absolument cet argentargent au plus vite pour éviter d'être dépassé par cette épidémie » a déclaré aujourd'hui Elisabeth Byrs, porteporte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.
Pour organiser les soins aux malades et éviter de nouvelles contaminations, une liste de fournitures a été élaborée conjointement par le gouvernement et les aides humanitaires, afin de les faire parvenir aux hôpitaux et à la population. Des sels de réhydratation par voie orale, qui sont efficaces dans près de 80 % des cas, du Ringer lactatelactate (indiqué pour les déshydratations à prédominance extracellulaire), des antibiotiques et du savon seront ainsi distribués par les aides médicales aux hôpitaux. En plus des consommables, du matériel d'aide au traitement (des seaux et des sacs à ordures) sont également sur la liste.
À quand une amélioration de la situation ?
La préventionprévention est également un enjeu majeur pour éviter une propagation de cette maladie très contagieuse. Des pastilles de chlorechlore pour traiter l'eau contaminée, des sprays et des désinfectants sont également distribués à la population afin de limiter de nouveaux cas d'infections. Les aides humanitaires n'oublient pas d'approvisionner la population en eau potable, notamment Médecins sans frontières qui fournit chaque jour 280.000 litres d'eau à 14.000 personnes.
En plus des messages diffusés par les associations humanitaires, le ministère de la Santé prévoit de profiter des élections générales prévues le 28 novembre pour appuyer les recommandations de prévention.
Le monde attend avec impatience une amélioration de la situation des Haïtiens, mais la Terre en a semble-t-il décidé autrement. Un nouveau séisme de faible magnitudemagnitude aurait en effet été ressenti hier sur l'île, provoquant, dans la panique, quelques blessés.