L'identité : en voilà un concept flou. Grossièrement, il renvoie à nos souvenirs et à la continuité de notre corps. Que se passe-t-il donc lorsque nous subissons une chirurgie du visage ? Quel impact cela a-t-il sur notre identité ? 


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    Comment se perçoit-on après une chirurgie esthétique du visage ? Paraît-on réellement plus beau, attirant et quel impact cela a-t-il sur notre personnalité ? C'est la question posée par deux médecins-chercheurs américains. Pour répondre à leurs interrogations, ces scientifiques ont mené une étude à l'aide de photographes, de patients (d'une moyenne d'âge de 49 ans) et de participants laïques (une majorité d'hommes entre 25 et 34 ans).

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    La perception sociale altérée par l'intervention

    Plusieurs clichés de photos pré et post-opératoire (quatre de chaque patient) furent mis à disposition sur une page Web servant d'outil d'enquête. Les participants devaient alors juger sur une échelle de valeurs plusieurs traits de personnalité (attractivité, masculinité, agressivité, extraversionextraversion, sympathie, recherche du risque, sociabilité et fiabilité) selon les photos sans connaître quoi que ce soit des intentions de l'étude.

    Le saviez-vous ?

    Nos cellules se renouvellent en permanence, si bien qu'au bout d'un certain temps plus aucune cellule composant notre corps n'est d'origine et cela tout au long de la vie. Pouvons-nous alors toujours considérer que nous sommes la même personne ? Autrement dit, que je suis moi ? La métaphore du bateau de Thésée pourrait vous aider à comprendre toute la subtilité du concept d'identité.

    Après évaluation et analyse des données, voici les résultas obtenus par les investigateurs : une perception de l'attractivité (+ 29 %), de la sympathie (+ 41 %), de la sociabilité (+ 25 %) et de la fiabilité (+ 27 %) plus élevée quelle que soit l'intervention cosmétique ou chirurgicale en question (blépharoplastie supérieure, blépharoplastie inférieure, lifting du visage, lifting des sourcilssourcils, lifting du cou, rhinoplastie et implant du menton).

    Concernant les spécificités de chaque intervention, les expérimentateurs constatent une perception plus favorable envers la sympathie (+ 72 %) et la fiabilité (+ 74 %) pour les blépharoplasties supérieures et défavorable en matièrematière de recherche du risque (- 78 %) pour les blépharoplasties inférieures. Le lifting du visage, quant à lui, accroît la perception de la sympathie (+ 69 %) et de la fiabilité (+ 66 %). Lorsqu'il est réalisé au niveau du cou, il a tendance à améliorer celle de l'extroversion (+ 60 %) et de la masculinité ( + 70 %). La rhinoplastie engendre une meilleure perception de l'attractivité et de la sympathie. En revanche, aucune amélioration n'est constatée concernant les augmentations du menton. 

    Des chirurgiens pratiquant une intervention qui pourra peut-être poser question sur le concept d'identité. © Vidal Balielo Jr, Pexels
    Des chirurgiens pratiquant une intervention qui pourra peut-être poser question sur le concept d'identité. © Vidal Balielo Jr, Pexels

    Que veulent dire ces résultats ?

    Le papier des scientifiques ne répond pas vraiment à cette question. Il se contente de mesurer le phénomène de manière quantitative. On aimerait en savoir davantage, comme que recherchent ces hommes qui viennent se faire refaire le visage ? Que veulent réellement dire les augmentations en pourcentages barbares de l'attractivité ou de la fiabilité ? Que se cache-t-il réellement derrière ces mots sujets à interprétation ? Sur quoi se basent les « juges » pour dire que tel ou tel visage paraît plus ceci ou cela ? 

    De plus, ce qu'il serait très intéressant de savoir, même si les résultats seraient entachés de biais, c'est la perception des patients eux-mêmes. Car si l'identité renvoie à nos souvenirs et à la continuité de nos corps, il semble y avoir là une rupture, mineure certes  - ils n'ont pas été brûlés au 3e degré - mais rupture quand même dans le sens où les patients se souviennent de leur ancien visage alors même qu'ils en ont un « neuf ». Cela pose évidemment question sur le concept même d'identité, sur l'existence (ou l'absence d'existence) d'un moi et le rôle du feed-back social au sein de ce concept.

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