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L'Homme et le chimpanzé partagent près de 99 % de leur patrimoine génétique. Malgré toutes ces similitudes, ces deux espècesespèces présentent des caractéristiques divergentes sur l'expression et la fréquence de maladies. Nos plus proches cousins ne connaissent que rarement le cancer, tandis qu'il est l'une des principales causes de mortalité dans l'espèce humaine, bien qu'on parvienne pourtant à en soigner bon nombre.
Cette différence résiderait-elle dans les 1,3 % de divergence des patrimoines génétiques ? Non, selon des chercheurs du Georgia Institute of Technology, qui supposent plutôt que la réponse se trouve au niveau de l'épigénome. Ils développent leur expérience dans les colonnes de l'American Journal of Human Genetics.
Le séquençage du génome a déjà fourni de nombreuses informations sur le fonctionnement du vivant. Celui de l'épigénome devrait en apporter de nouvelles. © The Sanger Institute, Flickr, cc by nc nd 2.0
Les chimpanzés pour la lutte contre le cancer
La génétique n'explique pas tout. Par l'ajout de groupements chimiques appelés méthyles sur certaines régions de l'ADN, les gènes deviennent plus ou moins exprimés et actifs. C'est l'épigénétique, qui permet d'affiner la lecture du double brindouble brin. À partir de neurones du cortex préfrontal d'Hommes et de chimpanzéschimpanzés, les auteurs sont allés rechercher les différences dans les méthylations entre les deux espèces en établissant une cartographie.
Même s'il existe des variations entre individus liées à plusieurs paramètres, dont l'âge, il s'avère que globalement, les grands singes africains subissent plus de méthylations que nous. En soi, cela n'apporte pas grand-chose. L'impact de ces modifications géniquesgéniques a donc été mesuré par séquençageséquençage, afin de préciser la localisation dans le génome. Plusieurs centaines de gènes sont concernés, et il s'avère que bon nombre d'entre eux sont étroitement liés à des désordres neurologiques et psychologiques chez l'Homme, ainsi qu'à des cancerscancers.
Cette étude ne prouve rien, de l'aveu même des auteurs. Cependant, elle suggère que ces différences dans les méthylations pourraient expliquer au moins partiellement pourquoi certaines maladies se développent chez une espèce et non chez l'autre. Comme l'environnement lui-même joue un rôle dans ces changements épigénétiques, les auteurs espèrent mieux saisir l'importance du génomegénome et du milieu dans l'apparition de ces méthylations et, à terme peut-être, déboucher sur de nouvelles découvertes utilisables dans la lutte contre le cancer.