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L'os est impliqué dans des processus physiologiques importants, comme l'hématopoïèse (formation des cellules sanguines) et la croissance. Notre squelette est constitué de cellules vivantes enchâssées dans une matrice extracellulaire minéralisée. Ces cellules construisent et remodèlent l'os. Mais jusqu'à présent, observer ce qui se passe à l'intérieur de l'os n'était pas évident. Dans un article paru dans Science Translational Medicine, une équipe de l'institut Caltech (Pasadena) décrit la technique qu'elle a mise au point sur des os de souris pour les rendre transparentstransparents.
Cette nouvelle méthode est basée sur une technique développée en 2013 et appelée Clarity (Clear Lipid-exchanged Acrylamide-hybridized Rigid Imaging/Immunostaining/In situ Hybridization-compatible Tissue hYdrogelhYdrogel). À l'origine (voir l'article au bas de celui-ci), Clarity a été imaginée pour voir à l'intérieur de tissus mous comme le cerveau. Mais avec quelques étapes supplémentaires, l'équipe l'a adaptée aux os.
Des cellules visibles dans le tibia ou le fémur de souris transgéniques
La technique consiste à retirer des minérauxminéraux sans détruire les cellules ; elle utilise des produits chimiques qui font partir les graisses et les résidus de sang qui pourraient gêner l'observation des cellules. Pour tester l'efficacité de ces traitements, les chercheurs ont voulu visualiser des cellules fluorescentes dans le tibia, le fémur et la colonne vertébralecolonne vertébrale de souris transgéniquestransgéniques. Au bout de 28 jours, ils ont ainsi pu voir ces cellules fluorescentes.
La technique développée n'est pas utilisable sur un organisme vivant ; elle devra ensuite être adaptée à des os humains. Les produits chimiques mettront probablement plus de temps à diffuser dans ces os plus longs, qu'il faudra peut-être couper en petits morceaux. Cette innovation pourrait aider à tester de nouveaux médicaments, ou suivre l'activité des cellules dans des os sains ou malades, afin de mieux comprendre certaines maladies comme l'ostéoporoseostéoporose.
Des souris devenues entièrement transparentes !
Article de Andrea Haug paru le 12 août 2014
Des chercheurs américains ont mis au point une technique permettant de rendre des souris de laboratoiresouris de laboratoire transparentes. Cerveau, poumonspoumons, estomacestomac et reinsreins, l'ensemble des organes peuvent alors être visualisés en 3 dimensions à l'intérieur même du corps du sujet d'étude.
Appelé Clarity, le nouveau procédé qui consiste à rendre transparente une souris dans sa totalité a pour finalité de permettre la cartographie détaillée du système nerveux de l'animal. Il facilitera ainsi la compréhension du fonctionnement du cerveau et de son interaction avec le reste du corps en vue, notamment, d'étudier la diffusiondiffusion de cancerscancers ou d'améliorer les traitements contre des douleursdouleurs chroniques, rapportent ses auteurs dans la revue Cell.
Pour Viviana Gradinaru, chercheuse à l'Institut de technologie de Californie, aux États-Unis, et co-auteur de l'article, il s'agit d'une première. De précédentes expérimentations avaient permis de rendre transparents des cerveaux ou des embryons, mais aucune à sa connaissance n'avait jusqu'alors pu s'appliquer à la totalité d'un rongeurrongeur adulte.
Dans les deux à trois jours suivant l'injection d'un gel spécial dans le sang d'une souris de laboratoire, son cerveau (C), ses reins (flèche noire en B), son cœur, ses poumons et ses intestins deviennent transparents. Le reste du corps (vue dorsale en A, vue ventrale en B) atteint le même état au bout de quinze jours. © Yang et al., Cell
Le procédé facilitera les travaux de recherche subcellulaire
La méthode repose sur un gelgel aqueuxaqueux contenant des détergents permettant d'éliminer rapidement les lipideslipides, c'est-à-dire les moléculesmolécules de graisse. Ces dernières lessivées, la lumièrelumière peut alors traverser les tissus et rendre tous les organes visibles après deux semaines. Pour ne pas endommager le corps de l'animal, le mélange est injecté par voie sanguine, une fois le Muridé euthanasié.
Une technique complémentaire de stockage et d'imagerie d’échantillons de tissu offre la possibilité d'examiner les connexions intercellulaires, les structures de cellules et les molécules qu'elles contiennent, tout en recourant à des techniques standards de génétiquegénétique et de biologie moléculairebiologie moléculaire, garantissent les auteurs.
Le procédé permet de rendre visibles, au sein de leur organe et sans endommager leur interconnexion, des cellules nerveuses ou des vaisseaux sanguins, comme ici, dans ces images agrandies du cortex et de l'hippocampe du cerveau, et de simplifier leur étude in situ. © Yang et al., Cell
Selon eux, ces protocolesprotocoles simples qui emploient des réactifsréactifs et des équipements disponibles et rentables faciliteront les recherches à l’échelle subcellulaire de grands échantillons de tissu organique.