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Les casques de stimulations, comme celui d'Emmett Brown (Retour vers le futur), seront-ils un jour interdits aux examens ? © DR
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Peut-on stimuler l'activité cérébrale avec un courant électriquecourant électrique ? Oui, répondent des chercheurs australiens de l'Université de Sydney, qui viennent de publier leur étonnante étude dans le très sérieux journal scientifique PloSOne. Au Centre for the Mind, Allan Snyder et Richard Chi sont parvenus à améliorer la réussite à des tests de logique mathématique chez des volontaires en leur envoyant un courant électrique dans le cerveau.
Âgés de 18 à 38 ans, 67 volontaires se sont prêtés à l'expérience qui a commencé par l'installation sur leur crâne de deux électrodesélectrodes, au niveau de la partie antérieure des lobes temporaux droit et gauche. Devant eux... des allumettesallumettes. Formant des chiffres romains, elles représentaient une égalité fausse, par exemple : III = IX - I. Le travail de chacun consistait à retrouver l'égalité exacte avec le même nombre d'allumettes. Après un premier test, il ne restait plus que 60 personnes, non que l'expérience soit vraiment désagréable mais 5 volontaires étaient trop expérimentés dans ce genre de jeu et 2 autres avaient beaucoup de problèmes à décrypter les chiffres romains.
Certains recevaient alors un courant électrique (1,6 milliampère transmis sur une surface de 35 cm2) que les expérimentateurs faisaient manuellement varier après 30 secondes. Les autres faisaient office de témoins. Ils recevaient bien la stimulation mais elle était réduite, à leur insu, après 30 secondes.
Exemples d'exercices proposés aux sujets. Les égalités devant leurs yeux sont fausses (False Statement, à gauche). Il leur faut reconstituer la bonne formule (à droite). © Richard P. Chi, Allan W. Snyder/PlosOne
Changer l’équilibre entre les deux hémisphères
Le résultat est là : les sujets stimulés réussissent trois fois mieux les exercices que les témoins. Plus précisément, pour obtenir cet effet, il faut placer la cathodecathode du côté gauche et l'anodeanode du côté droit. Les candidats étant tous droitiers, on suppose que la latéralisation du cerveau est la même pour tous. L'effet de la cathode, expliquent les auteurs, est de réduire l'excitabilité du cortex, avec un effet inverse pour l'anode.
Quelle explication donner à ces résultats ? Les auteurs de l'étude ne s'avancent guère. D'autres travaux font penser que les effets d'une cathode à gauche et d'une anode à droite sont similaires, modifiant l'équilibre entre les influences des deux hémisphères. En somme, l'expérience aboutirait à diminuer la domination de l'hémisphère gauche, classiquement associé à la pensée rationnelle, « aux stéréotypes et à l'adhésion à des hypothèses connues », disent les deux auteurs.
Cette possibilité est cohérente avec l'idée selon laquelle cet hémisphère gauche est préférentiellement utilisé pour les tâches routinières, expliquent-ils. Il se pourrait donc que l'effet soit de conduire les sujets à réfléchir autrement pendant quelques minutes et donc à sortir des sentiers battus. Mais les auteurs eux-mêmes, dissertant sur les interprétations possibles, ne peuvent avancer que des hypothèses...