Déclarer certaines maladies pourrait être le signe d’une infection au VIH, comme l’a montré une étude portant sur plus de 3.500 patients. Ainsi, les scientifiques espèrent pouvoir diagnostiquer plus facilement les personnes qui ignorent leur séropositivité, encore très nombreuses, avant qu’elles ne déclarent le Sida.

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    Le Sida est une maladie sournoise qui ne se manifeste que plusieurs années après qu'un individu a été infecté par le VIH, le virus qui en est à l'origine. Étant donné ce temps de latencelatence, de nombreuses personnes portent en elles le mal sans le savoir. Malheureusement, ce ne sont pas des cas isolés puisque cela concernerait 50.000 Français et, d'un point de vue plus général, entre 15 et 50 % des séropositifs du continent européen.

    Ces patients ne découvrent leur pathologie que lorsqu'elle se déclare, c'est-à-dire quand leur système immunitaire a déjà été bien affaibli par le VIH. Or, une prise en charge tardive diminue l'effet des thérapies et pour l'heure, malgré les progrès de la science et les espoirs qu'ils suscitent, on ne sait qu'accroître l'espérance de vieespérance de vie, mais pas guérir cette maladie mortelle.

    C'est pourquoi les scientifiques cherchent à déceler plus tôt toutes les personnes atteintes, en utilisant des moyens détournés. Dernièrement, des chercheurs de l'initiative HIV in Europe ont obtenu les résultats d'une étude pilote dont le but était d'identifier des maladies pouvant être associées à la présence du VIH. Si le lien n'est évidemment pas absolu, il s'avère que les patients déclarant certaines pathologies ont davantage de risque d'avoir été infectés par le virus du Sida.

    Le VIH, ici en coupe, est le virus responsable du Sida. Il se retrouve dans les fluides corporels et se transmet le plus souvent suite à un rapport sexuel non protégé. Il va ensuite s'attaquer et détruire les lymphocytes T4, des cellules fondamentales du système immunitaire. Ainsi, la protection contre les pathogènes diminue et le sujet devient plus sensible aux maladies. C'est à ce stade que le Sida se déclare. © Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le VIH, ici en coupe, est le virus responsable du Sida. Il se retrouve dans les fluides corporels et se transmet le plus souvent suite à un rapport sexuel non protégé. Il va ensuite s'attaquer et détruire les lymphocytes T4, des cellules fondamentales du système immunitaire. Ainsi, la protection contre les pathogènes diminue et le sujet devient plus sensible aux maladies. C'est à ce stade que le Sida se déclare. © Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Huit maladies pour détecter le VIH

    Ce travail a été mené à l'échelle continentale, auprès de 14 pays européens, entre le 1er septembre 2009 et le 28 février 2011. Elle a concerné 3.588 patients ayant déclaré différentes pathologies rangées en 8 catégories :

    Chaque personne qui venait se présenter dans les 17 hôpitaux concernés pour l'une de ces maladies et qui ignorait si elle était porteuse du virus du Sida était invitée à participer à un test de détection du VIH. Au final, le virus a été décelé chez 66 de ces sujets, ce qui donne une prévalenceprévalence de 1,84 %... quand elle est en moyenne de 0,1 à 0,2 % dans la population européenne. Les risques d'avoir été infecté par le virus du Sida sont donc nettement supérieurs pour les patients atteints par ces différentes pathologies. 

    Les IST en première ligne

    Lorsqu'on y regarde de plus près, il apparaît que toutes ne sont pas à placer au même niveau. Ainsi, 4,06 % des patients avec une IST avaient également le virus du Sida. En deuxième position de ce triste classement, la mononucléose (3,85 %) devant les troubles hématologiques (3,19 %), le zona (2,89 %) et les maladies de la peau (2,06 %). Pour les trois autres, l'incidenceincidence relevée est beaucoup moins forte (moins de 0,4 %).

    Rappelons que le Sida se transmet principalement par voie sexuelle et que, comme toutes les IST, le meilleur moyen de s'en protéger consiste à utiliser un préservatifpréservatif.

    Désormais, les nombreux scientifiques européens impliqués dans ce projet vont poursuivre plus loin leurs investigations. Ils apportent déjà des éléments suffisants qui permettront peut-être d'aider de nombreuses personnes séropositivesséropositives à détecter plus rapidement le VIH, ce qui pourrait aider à ralentir l'évolution de la maladie avant que l'on soit en mesure de se débarrasser définitivement du virus. Espérons que ce jour ne sera pas trop lointain...