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En 1991, un chercheur, West, avait observé des pêcheurs jamaïcains capables de diriger leurs bateaux dans des récifs coralliensrécifs coralliens dangereux malgré l'obscurité nocturnenocturne. Or, ceux-ci fumaient du cannabis ou en ingéraient sous une autre forme. Cette observation avait été confirmée en 2002 avec une petite étude qui a testé l'effet du cannabis et de sa substance psychoactive (le THC) sur la vision de nuit. Un volontaire a eu du THC et trois autres du cannabis. Les mesures ont montré que le cannabis (ou le THC) améliorait la vision nocturne.
Ici une recherche parue dans eLife révèle les mécanismes cellulaires de ce phénomène. L'étude a porté sur un organisme modèle : le crapaud Xenopus laevisXenopus laevis. Au niveau cellulaire, chez les vertébrésvertébrés, le cannabis se fixe sur un récepteur appelé CB1, qui est plus présent dans la rétine que dans le cortex visuel. C'est pourquoi on peut penser que les effets du cannabis sont dus à son action sur les cellules de la rétine.
Dans une première expérience, les chercheurs de l'université McGill à Montréal ont appliqué un cannabinoïde synthétique à des préparations de tissu de l'œilœil du crapaud. Avec des microélectrodes, ils ont mesuré la réaction des cellules rétiniennes à la lumièrelumière et ont trouvé que le cannabinoïdecannabinoïde rendait les cellules plus sensibles, grâce à l'inhibitioninhibition d'une protéineprotéine (NKCC1). Comme les crapauds ont tendance à éviter des points sombres qui se déplacent, les chercheurs ont exploité ce comportement dans une autre expérience. Dans l'obscurité, ils ont observé qu'ils évitaient plus les points s'ils avaient eu du cannabinoïde, ce qui confirme que la sensibilité à faible luminositéluminosité était améliorée.
Ces résultats pourraient permettre des applications pour des patients souffrant de maladies de l'œil comme le glaucomeglaucome.