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La piste n'est pas nouvelle mais révèle son efficacité. La protéine MUC1 appartient à la famille des mucines, retrouvées principalement dans les mucus (des sécrétions visqueuses comme les glaires ou la morve). Elle contribue à protéger et assurer le bon fonctionnement des épithéliums muqueuxépithéliums muqueux. MUC1 et ses consœurs ont également la particularité d'être fortement glycosylées, c'est-à-dire qu'elles se lient à des glucides (sucres) de manière covalente. On savait également cette MUC1 produite de manière anarchique et importante dans la plupart des cellules malignes, en plus d'être moins glycosylée. D'où l'idée de plusieurs laboratoires de l'utiliser comme antigèneantigène pour produire un vaccin qui protègerait du cancercancer.
Les travaux réalisés dans ce sens par Geert Jan Boons et son équipe de l'université de Géorgie et de la clinique Mayo (États-Unis) démontrent tout l'intérêt de poursuivre les recherches encore un peu plus loin. Les résultats publiés dans Pnas semblent démontrer toute l'efficacité de leur vaccinvaccin sur des souris.
MUC1 est retrouvée dans 7 cancers mortels sur 10
Les cellules cancéreuses, pour ne pas se faire détecter par le système immunitaire de l'organisme qu'elles agressent, se travestissent en ajoutant des glucides sur leurs protéines de surface. Dans le cas de MUC1, cette glycosylation est moins importante que dans une cellule saine, si bien que son motif antigénique diffère de celui retrouvé dans les cellules de l'organisme. Cela a suffi aux scientifiques pour créer un vaccin qui ne cible que les cancers.
Les tumeurs des souris testées ont alors perdu 80 % de leur taille, uniquement grâce à la stimulationstimulation efficace de leur système immunitairesystème immunitaire. Si ces mêmes résultats se retrouvaient chez les Hommes, ce pourrait être le traitement avec la plus grande efficacité.
À l'avenir, peut-être serons-nous obligatoirement vaccinés dès l'enfance contre le cancer, comme c'est déjà le cas aujourd'hui pour le tétanos ou la diphtérie. © Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0
Les auteurs de l'étude sont persuadés que cette thérapiethérapie est une réelle perspective d'avenir. On retrouve cette forme de MUC1 dans 90 % des cancers du seincancers du sein et du pancréaspancréas, et dans 60 % d'autres formes tumorales, comme celles de la prostate, du côloncôlon ou des ovairesovaires. Au final, on estime MUC1 impliquée dans plus de 7 cancers mortels sur 10.
Pas une fin en soi
Mais il ne faut pas crier encore victoire puisque l'étude n'en est qu'à ses balbutiements. Reste encore la phase la plus délicate, à savoir la réussite des tests cliniques. Ceux-ci pourraient commencer dès 2013 pour, à terme si l'efficacité est révélée et les risques d'effets secondaires importants écartés, une mise sur le marché d'un vaccin vers 2020.
« Nous commençons seulement à avoir des thérapies qui apprennent à notre système immunitaire à combattre ce que l'on trouve uniquement dans les cellules cancéreuses, commente Geert Jan Boons. Si on combine cette approche avec un diagnosticdiagnostic précoce, nous avons l'espoir de maîtriser un jour le cancer. » Ce jour viendra probablement, mais reste maintenant à savoir quand...