Le Médiator, médicament tristement célèbre des laboratoires Servier, serait responsable de la mort de 1.300 à 1.800 personnes par valvulopathie sur le long terme et jusqu’à 4.200 hospitalisations, selon les estimations d’experts. 

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    Le scandale du Médiator n'est pas près d'être fini, puisqu'il est examiné par la justice. Le médicament des laboratoires Servier serait responsable d'au moins 1.300 victimes. © DES Daughter, Flickr, cc by sa 2.0

    Le scandale du Médiator n'est pas près d'être fini, puisqu'il est examiné par la justice. Le médicament des laboratoires Servier serait responsable d'au moins 1.300 victimes. © DES Daughter, Flickr, cc by sa 2.0

    Deux ans et demi après le scandale du Médiator, le médicament des laboratoires Servier est toujours sous le feufeu des projecteursprojecteurs. En effet, trois experts mandatés par les juges d'instruction chargé de l'affaire viennent de livrer au tribunal de grande instance de Paris un rapport de 700 pages, basé sur 664 publications scientifiques, tentant de faire la lumièrelumière sur la nature exacte du médicament et du nombre de victimes qu'il a pu causer.

    Les chiffres précédents estimaient environ 1.300 décès. L'enquête menée par Ivan Ricordel, Michel Rieu et Paddy Farrington revoit les données à la hausse : à court terme, il y aurait eu entre 220 et 300 morts de valvulopathie cardiaque (un trouble des valves du cœur), tandis que le rapport évalue entre 1.300 et 1.800 le nombre de décès sur le long terme. Il faut ajouter à cela les hospitalisations : entre 3.100 et 4.200, toujours selon le texte.

    De plus, l'enquête révèle que le Médiator (dont le principe actif est le benfluorex) est un puissant anorexigène, notamment à cause de la norfenfluramine qu'il contient. Or, le trio d'experts conclut que les laboratoires Servier ont minimisé les effets de ces moléculesmolécules cousines des amphétamines. D'autre part, il estime aussi que les instances publiques ont leur part de responsabilités. Entre 1998 et 2003, il y a eu suffisamment de signalements précisant les dangers du médicament. C'est durant cette période qu'il aurait fallu intervenir, peut-on lire dans ce rapport.