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La bipédie de l'Homme le distingue de ses cousins primatesprimates par de nombreux caractères anatomiques. Le pied en est un excellent exemple. Même nos plus proches parents, les chimpanzés, ont un pouce opposable, leur permettant une meilleure préhension sur les branches et les troncs sur lesquels ils grimpent. Autre particularité : notre pied est bien plus rigide que le leur, ce qui rend possible un effet de levier nous assurant une marche plus économe en énergieénergie. Ceux des singes arboricolesarboricoles sont plus flexibles de manière à mieux enserrer leur support.
Mais voilà qu'une étude menée par Jeremy DeSilva et Simone Gill, de la Boston University, vient un peu rebattre les cartes. En observant très précisément 398 personnes marcher sans chaussures ni chaussettes, ils se sont rendu compte que 32 d'entre elles (soit 8 %) étaient équipées d'un pied bien plus flexible que prévu. Chez elles, les ligaments retrouvés au niveau de l'articulation permettant les mouvementsmouvements de la pointe de l'organe procurent une plus grande souplesse au pied. La signature laissée par la pressionpression plantaire de ces sujets n'avait été remarquée jusque-là que chez les singes. Il semble que 13 % de personnes concernées auraient globalement les pieds plats et un IMCIMC plus élevé que les autres.
Quant à la raison de cette particularité anatomique, les scientifiques en discutent. Pour les auteurs de cette étude parue dans l'American Journal of Physical Anthropology, c'est le résultat d'une évolution moderne, soumise à l'impact puissant des chaussures sur l'anatomie. En effet, pour Jeremy DeSilva, cette flexibilité aurait été un frein à la bipédie de nos ancêtres, si elle était héritée de là. En revanche, le Britannique Robin Compton, qui publiera prochainement sur le sujet, y voit plutôt un avantage préservé par la sélection naturelle. Pour lui, cette plus grande souplesse permettrait de mieux ajuster la stabilité du reste du corps. Le débat ne fait que commencer.