au sommaire
À tabagisme égal, les femmes sont plus touchées par le cancer du poumon que les hommes, une inégalité qui est aujourd'hui bien identifiée. « Certains mécanismes de défense sont probablement moins efficaces chez les femmes que chez les hommes », indique Julien Mazières, pneumologuepneumologue-oncologue au CHU de Toulouse. Les fumeuses présentent par exemple une augmentation de l'activité enzymatiqueenzymatique qui favorise l'effet carcinogène des produits contenus dans le tabac.
Par ailleurs, il existe un lien entre les voies de signalisation des cellules cancéreuses et les hormones. « Ainsi, à certaines périodes de la vie des femmes, les hormones naturellement produites ainsi que celles provenant de l'alimentation influencent l'évolution des cancers », explique le pneumologue. Une étude menée aux États-Unis a par exemple mis en évidence un risque plus élevé de cancer du poumon en cas de substitution hormonale combinant œstrogènesœstrogènes et progestatifs, notamment parmi les fumeuses.
Avec 12.000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer du poumon est le troisième cancer le plus répandu chez la femme. Ce chiffre correspond à près de 8 % de l'ensemble des cancers féminins, après les tumeurs du sein et du côloncôlon. Quant au nombre de décès, il est estimé à 9.000 par an. De manière générale, les décès féminins attribuables au tabac s'élèvent à 14.000, contre seulement 4.000 au début des années 2000 ! Ces chiffres traduisent l'impact du tabagisme féminin qui a pris de l'ampleur dans les années 1970.