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Plusieurs travaux ont montré qu'une forte consommation de cannabis dès l'adolescence endommageait les systèmes de communication entre les neurones, en particulier ceux impliqués dans la vision humaine. « Cependant, contrairement à la déficience de la mémoire, les troubles de la vue associés à la consommation de cannabiscannabis sont encore mal connus, confie le médecin Vincent Laprévote. Nous avons donc décidé d'étudier ce lien plus en détail. »
Au total, 180 volontaires âgés de 18 à 55 ans participeront à l'étude. Trois groupes ont été formés en fonction des habitudes de consommation : le premier rassemble des consommateurs fumant du cannabis au moins sept fois par semaine depuis plus d'un an. « Préoccupés par leur état de santé, les participants de ce groupe souhaitent connaître les effets concrets de leur addiction sur la santé », explique Vincent Laprévote. Le second groupe est quant à lui constitué de fumeurs réguliers de tabac, et le troisième de personnes ne fumant ni tabac ni cannabis. Pendant un an et demi, chacun des volontaires passera tour à tour deux demi-journées de tests approfondis.
Après un bilan de santé complet, des examens urinaires, des tests de mémoire et des questionnaires liés aux habitudes de consommation, deux techniques mesureront la réactivité à des stimuli visuels de la rétinerétine : l'électrorétinogramme et l'électroencéphalogramme. « La première est un examen de mesure électrique de l'œil lorsqu'un signal lumineux lui est envoyé, explique le chercheur. Cela permet de voir ce qui se passe dans les 200 premières millisecondes de réaction du cerveaucerveau. » La seconde permet quant à elle de mesurer l'activité des différentes régions du cerveau. « Si notre hypothèse se vérifie, nous aurons trouvé un marqueur de risques liés à la consommation de cannabis, une aide pour prévenir la dépendance et mieux conseiller les usagers à arrêter. »