Présent dans les boîtes de conserve, les fontaines à eau ou les tickets de carte bleue, le bisphénol A a envahi les objets du quotidien. Les risques associés à ce composé seraient modérés mais bien réels pour la santé. De nouvelles mesures devraient cependant limiter les risques pour les utilisateurs.

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    Difficile d'y échapper : le bisphénol Abisphénol A (BPA) est partout, ou presque. Ce composé fabriqué artificiellement est principalement utilisé comme polycarbonate pour la conception des lunettes, bouteilles en plastiqueplastique et biberons. Il peut également être employé en association avec d'autres substances, comme les résines époxyépoxy pour la fabrication des plastiques et résines des revêtements ou des canettes.

    Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses), l'alimentation contribuerait à plus de 80 % à l'exposition de la population. Ses principales sources sont les produits conditionnés en boîtes de conserve, qui représentent à eux seuls 50 % de l'exposition alimentaire totale, et l'eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate. Le rapport de l'Anses sur les risques sanitaires associés au BPA, rendu le 8 avril, confirme que le risque est modéré mais bien réel pour la santé, notamment pour le fœtus.

    Le bisphénol A a pour formule brute C<sub>15</sub>H<sub>16</sub>O<sub>2</sub>. Il tient son nom des deux cycles phénol qui le composent. © Edgar181, Wikipédia, DP

    Le bisphénol A a pour formule brute C15H16O2. Il tient son nom des deux cycles phénol qui le composent. © Edgar181, Wikipédia, DP

    Une protection renforcée et des étiquettes plus explicites

    En 2010, une première loi a interdit l'utilisation du BPA pour la fabrication de biberons des enfants de moins de trois ans. Elle a alors été suivie d'une directive adoptée par la Commission européenne en janvier 2011, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2013. Une nouvelle interdiction du BPA dans les contenants alimentaires devrait s'appliquer en France à partir du 1er janvier 2015. Elle prévoit la suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du BPA. Aucun substitut idéal n'a pour le moment été trouvé par les industriels.

    D'autre part, un décret piloté par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est en préparation pour rendre obligatoire l'étiquetage des contenants alimentaires fabriqués à partir de ce matériaumatériau. En attendant, il reste très complexe à déchiffrer sur les emballages alimentaires. Certains fabricants apposent un petit triangle de recyclagerecyclage en dessous de leurs produits, au milieu duquel figure un chiffre. Ainsi, le 7 est à éviter, surtout s'il est écrit « PCPC » en dessous, pour polycarbonates. Mieux vaut privilégier les bocaux en verre et éviter de réchauffer les aliments dans un emballage en plastique.