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L'exposition au bisphénol A pendant la grossesse augmenterait les risques pour les enfants de développer des sifflements respiratoires. © DR
Encore une nouvelle accusation pour le bisphénol Abisphénol A ! Cette substance, interdite des biberons européens dès le mois prochain, mais toujours présente dans le sang et les urines de 90 % de la population, est maintenant soupçonnée de jouer un rôle dans le développement de troubles respiratoires chez les enfants exposés au cours de la grossesse.
Déjà classé comme reprotoxiquereprotoxique probable (préoccupant pour la fertilité de l'espèceespèce humaine), mais aussi connu pour ses effets néfastes sur le cœur, les intestins ou encore le développement embryonnaire, le bisphénol A avait en plus été accusé, par de précédentes études, d'être à l'origine du déclenchement de l'asthme chez les souris exposées à la moléculemolécule de façon périnatale. Un tel effet n'avait jamais été observé ni recherché chez l'Homme... jusqu'à aujourd'hui.
Du bisphénol A partout !
Pour pallier ce manque, des scientifiques du Penn State College of Medicine ont suivi 367 enfants, 99 % d'entre eux nés d'une mère dont le taux de bisphénol A était détectable dans les urines au cours de la grossesse. Un constat peu étonnant vu la grande diversité de l'utilisation et donc de l'exposition au bisphénol A dans la vie quotidienne (emballages alimentaires en plastiqueplastique, CDCD, tickets de caisse...) et les modes de contamination (alimentaire et probablement par simple contact).
Même avant leur exposition au bisphénol A par les biberons, les enfants en sont déjà victimes au cours de la grossesse. © DR
Les chercheurs ont annoncé leurs observations au congrès annuel du Pediatric Academic Societies à Denver. Dès l'âge de 6 mois, les enfants issus des mères les plus fortement contaminées par le bisphénol A présentaient plus de symptômes de sifflement respiratoire que ceux des mères dont les taux de bisphénol A étaient plus faibles (selon les témoignages des mères censées rapporter à un rythme semestriel, et pendant une période de trois ans suivant la naissance, tout incident de « sibilance » survenu chez leur enfant).
La sibilance correspond à une respiration sifflante due à une gêne respiratoire provoquée par un rétrécissement des voies aériennes. Cette obstruction, qui peut être liée à la présence d'un corps étranger ou le résultat d'une réaction physiologique spontanée, est d'ailleurs l'un des symptômes de l'asthme, maladie caractérisée par une contraction des muscles bronchiques. Les enfants exposés au bisphénol A deviendront-ils donc tous asthmatiques ?
Des effets plus importants en début de grossesse
Il semble que non, les différences observées à l'âge de 6 mois s'estompant avec l'augmentation de l'âge de l'enfant. Des différences sont aussi à noter en fonction du stade de grossesse : de fortes concentrations en bisphénol A dans les urines des mères à 16 semaines de grossesse semblent avoir un effet néfaste plus important sur la santé respiratoire des enfants que des concentrations similaires à 26 semaines de grossesse.
« Cela suggère qu'il y a des périodes de temps pendant la grossesse où le fœtus est plus vulnérable », explique Adam Spanier, l'un des auteurs. « L'exposition pendant la grossesse précoce peut être pire que l'exposition à un stade de grossesse plus tardif ». Mais avant de prendre des mesures dans le but de minimiser les expositions au bisphénol A pour les femmes en âge de porter un enfant, les scientifiques estiment nécessaire une confirmation de leurs résultats par d'autres études.