au sommaire
La dengue menace à peu près la moitié de la population mondiale. D'abord concentrée dans des zones tropicales et subtropicales, cette maladie gagne du terrain et devient « ré-émergente ». Quatre types (sérotypes) de virus de la famille des flavirus peuvent provoquer la dengue, qui se transmet par des moustiques.
Parmi les symptômes caractéristiques, on trouve : forte fièvre, maux de tête, nausées, vomissements, douleurs et éruption cutanée. Après une brève rémissionrémission, les symptômes s'intensifient, puis régressent. D'après l'OMSOMS, il y aurait jusqu'à cent millions de personnes infectées par an, sans que le nombre exact soit connu. Certains cas seraient mal diagnostiqués à cause de la similitude des symptômes avec ceux d'autres maladies infectieuses.
La dengue classique n'est pas considérée comme une maladie grave, contrairement à la dengue hémorragique. Chaque année, environ 500.000 personnes sont hospitalisées à cause d'une dengue sévère (ou hémorragique), qui peut conduire au décès. C'est pourquoi l'OMS s'est donné comme objectif d'en réduire la mortalité de 50 % d'ici 2020 et de 25 % la morbiditémorbidité.
La dengue est transmise par un moustique, comme Aedes aegypti. © James Gathany, CDC, Wikimedia Commons, DP
Efficacité à 60,8 % avec trois doses de vaccin
Un article paru dans New England Journal of Medicine décrit les essais cliniquesessais cliniques réalisés dont l'objectif était de connaître l'efficacité du candidat vaccinvaccin développé par Sanofi-Pasteur. Ce vaccin est composé de quatre virusvirus recombinants ; ont participé 20.869 enfants en bonne santé, âgés de 9 à 16 ans, dans cinq pays : Brésil, Colombie, Mexique, Honduras et Porto Rico. Les enfants ont été répartis au hasard en deux groupes qui ont reçu soit le vaccin (deux tiers des participants) soit le placeboplacebo (un tiers des participants), en trois fois, avec six mois de délai entre deux doses. Les enfants ont été suivis pendant 25 mois. Les chercheurs ont relevé les cas de dengue chez les enfants au cours du suivi.
Au départ de l'étude, sur 1.944 enfants, 79,4 % étaient séropositifsséropositifs pour un ou plusieurs sérotypes de la dengue. Il y a eu un diagnosticdiagnostic avéré de dengue dans 668 cas, chez 662 enfants. Dans le groupe vacciné qui suivait le protocoleprotocole, il y a eu 176 cas de dengue, contre 221 dans le groupe contrôle, ce qui représentait une efficacité de 60,8 % chez qui trois doses de vaccin avaient été dispensées. L'efficacité était de 64,7 % chez ceux qui avaient eu au moins une injection. L'efficacité variait en fonction du sérotype du virus : le vaccin a été le plus efficace avec le sérotype 4 (77,7 % d'efficacité) et le moins efficace avec le 2 (42,3 %). Il y a eu un cas de dengue sévère chez les enfants vaccinés, contre 11 cas chez les autres, ce qui a permis aux chercheurs d'estimer à 95,5 % la protection contre la dengue sévère. Enfin, l'efficacité vis-à-vis de l'hospitalisation était de 80,3 %.
La firme pharmaceutique estime donc que son vaccin tétravalent est efficace contre la dengue et permettrait de limiter les hospitalisations dans les pays touchés par la maladie. Suite à ces résultats, Sanofi envisage de déposer une demande d'enregistrement du vaccin : « Nous prévoyons de soumettre le vaccin pour son enregistrement en 2015 dans les pays endémiquesendémiques où la dengue est une priorité de santé publique », a déclaré OlivierOlivier Charmeil, président et CEO de Sanofi-Pasteur, dans un communiqué de presse. Ce vaccin serait produit à Neuville-sur-Saône (Rhône).