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Au début, le bébé se nourrit du lait de sa mère. Puis peu à peu, il découvre de nouveaux aliments. Cette période d'apprentissage gustatif est primordiale et c'est l'occasion de lui apprendre à diversifier sa nourriture. D'autant plus si le test prédictif précise qu'il est à risque de devenir obèse... © Annie Stoner, Flickr, cc by nc nd 2.0
- Un dossier à lire pour prévenir l'obésité
Prédire dès sa naissance, la probabilité qu'un enfant présente une obésité quelques années plus tard : c'est ce que permet un nouveau test mis au point par une équipe internationale, réunie au sein du laboratoire Génomique et maladies métaboliques, de l'université Lille 2. Voilà qui pourrait aider les médecins à mieux cibler les populations à risque.
En premier lieu, les chercheurs se sont intéressés à une cohorte de 4.000 enfants finlandais nés en 1986 et suivis jusqu'à leur adolescence. Ils se sont rapidement aperçus qu'ils disposaient de suffisamment d'informations pour prédire - dès la naissance - le risque pour ces enfants de souffrir d'obésité durant l'enfance ou à l'adolescence.
Attention à ne pas apprendre à un enfant à manger n'importe comment ! Les habitudes alimentaires s'acquièrent tôt, alors autant leur en inculquer des bonnes pour lui éviter de devenir obèse. © cheyenne, sea-runner.sv, time-machine.net, cc by nc sa 3.0
L’environnement passé prédit les risques d’obésité future
Les données sont très simples à collecter, elles ne coûtent rien et ne nécessitent aucun examen. Il s'agit d'une combinaison de facteurs de risque déjà reconnus de l'obésité infantile, à savoir :
- l'indice de masse corporelleindice de masse corporelle (IMC) des deux parents avant la grossessegrossesse ;
- la prise de poids de la maman pendant la grossesse ;
- le poids du bébé à la naissance ;
- la profession de la maman ;
- l'existence d'un tabagisme maternel pendant la grossesse ;
- le nombre d'enfants dans la famille.
Les chercheurs ont combiné ces données pour créer un test prédictif. Ils ont enfin validéce nouvel outil, décrit dans la revue Plos One, en s'intéressant à une cohorte italienne de 1.500 enfants nés dans les années 1980, et à une autre de 1.000 petits Américains.
Pour le professeur Philippe Froguel, « la préventionprévention est la meilleure stratégie pour lutter contre cette épidémie, et elle doit être la plus précoce possible. Nous avons tout intérêt à éduquer les parents et notamment à prévenir les suralimentations et les erreurs nutritionnelles ».
En Europe, l'obésité infantile touche entre 10 % et 25 % des enfants. En France, 12 % des moins de 5 ans sont en surpoidssurpoids et plus de 3 % sont obèses.