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En compulsant 72 études portant sur 7.000 personnes au total, une équipe de chercheurs britanniques a montré que les patients opérés en musique étaient moins anxieux, avaient moins de douleurs post-opératoires et prenaient moins de médicaments analgésiques que ceux qui n'y avaient pas eu droit. Ils se montraient également plus satisfaits globalement. Leurs résultats viennent d'être publiés dans la revue The Lancet.
L'effet sur l'anxiété et la douleur était perceptible que lorsque la musique a été entendue avant, pendant ou après la chirurgie, avec toutefois un avantage pour la musique entendue avant l'intervention. Toutes les musiques testées (4.261 titres au total) se sont révélées efficaces, même si les auteurs relèvent un bénéfice accru, mais « non significatif » pour les morceaux choisis par le patient. L'effet a également été relevé sous anesthésie générale, mais était un peu plus important lorsque les patients étaient conscients pendant l'intervention. La musique a également permis de réduire le recours aux médicaments antidouleurs. Elle n'a en revanche pas permis de diminuer la duréedurée d'hospitalisation des patients, selon les chercheurs.
La musique adoucit les mœurs, c’est bien connu. Selon 72 études effectuées sur 7.000 personnes, elle a aussi un effet bénéfique sur les patients avant, pendant et après une opération chirurgicale. © Stocklite, shutterstock.com
Il faudrait « tirer le meilleur parti » de la musique
Interrogée par l'AFP, la docteure Catherine Meads de l'université Brunel (Royaume-Uni), qui a dirigé l'étude, a expliqué que la réduction de la douleur était d'environ un cinquième sur une échelle qui va de 0 à 10, soit une diminution « cliniquement significative ». Elle ajoute que les patients devraient à l'avenir être autorisés à choisir le type de musique qu'ils souhaitent entendre, mais reconnaît que des dispositions doivent être prises pour éviter que celle-ci interfère dans la communication entre les membres de l'équipe médicale.
Dans un commentaire joint à l'étude, le docteur Paul Glasziou de l'université Bond, en Australie, note que les conclusions de l'étude rejoignent des essais déjà menés sur des patients sous ventilationventilation artificielle ou hypertendus, dont les symptômessymptômes ont baissé d'intensité sous l'effet de la musique. Mais il note qu'il est difficile à ce stade de préciser si l'effet est dû à la relaxation, à la distraction cognitive ou à tout autre mécanisme. Et compte tenu de la grande variété des bénéfices répertoriés dans l'étude, il suggère de déterminer comment on pourrait à l'avenir « en tirer le meilleur parti ».