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C'est une évidence : le tabac et l'asthme ne font pas bon ménage. C'est pourquoi on recommande depuis longtemps d'éviter d'exposer les enfants asthmatiques à la fumée de cigarette. Mais les conseils ne sont pas toujours suivis, et beaucoup de jeunes respirent malgré eux un air vicié.
Aux États-Unis, ils seraient même 53 % d'après l'annonce de Lara Akimbami, médecin dans les Centres de contrôle et de préventionprévention des maladies (CDC) aux États-Unis, durant le congrès des Pediatric Academic Societies (Boston). Et pour ces jeunes asthmatiques, la vie est plus compliquée car leur santé est mise à mal par l'exposition au tabac.
Les symptômes de l’asthme accrus par une exposition au tabac
Le travail a été mené auprès de 972 enfants américains, âgés entre 6 et 19 ans, tous diagnostiqués avec de l'asthme. Des entretiens ont été menés, durant lesquels les sujets étaient interrogés sur leur niveau social, le tabagisme dans la maison (cigarettes, cigares et pipes), leur consommation personnelle de tabac (pour ceux âgés de 12 ans et plus) et sur leur passé asthmatique. Les fumeurs étaient systématiquement retirés de l'étude.
En plus du questionnaire, les participants devaient subir un prélèvement sanguin afin de déterminer la concentration sérique en cotinine, un dérivé de la nicotine utilisé pour juger l'exposition à la fumée de cigarette.
L'asthme est une maladie qui se caractérise par des difficultés respiratoires, du fait d'un rétrécissement du volume des bronches, dans les poumons. Lors d'une crise, une personne asthmatique va s'injecter, à l'aide de cet inhalateur, une molécule aux propriétés bronchodilatatrices, pour retrouver un second souffle. © Mendel, Wikipédia, DP
Une meilleure éducation pour limiter le tabagisme passif
Il en ressort donc que plus de la moitié des sondés présentaient un taux de cotinine supérieur à 0,05 µg/dl, le signe qu'ils sont victimes de tabagisme passif. Ces mêmes individus étaient plus susceptibles de se rendre chez le médecin à cause de problèmes respiratoires (+ 20 %), leur sommeil était perturbé (40 % de risques en plus) et ils étaient limités dans la pratique de certaines activités.
En revanche, le tabagisme passif en plus de leur maladie n'avait aucune influence sur l'absentéisme scolaire par rapport à leurs camarades seulement asthmatiques, et ils ne présentaient pas davantage de problèmes de souffle durant les activités physiquesphysiques.
L'ampleur de ces chiffres n'a rien de rassurant, en cette Journée mondiale contre l'asthme. Lara Akimbani en appelle à plus de prévention auprès des familles, qui ne doivent pas prendre la mesure des enjeux. « De nouveaux outils sont nécessaires pour aider les proches à réduire l'exposition au tabac, aussi bien dans la maison que dans l'environnement. »
La démarche se heurte en plus à la méconnaissance de la persistance des particules tabagiques dans l'environnement bien après que la cigarette a terminé d'être consumée. Elles s'immiscent dans les vêtements, les mursmurs ou les voituresvoitures, et leur potentiel toxique perdure dans le temps. L'information semble donc l'une des meilleures armes pour faciliter la prévention et limiter ainsi l'exposition des jeunes asthmatiques au tabac.