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Les sodas allégés contiennent de l'aspartame, un édulcorant accusé par certains chercheurs d'être dangereux pour la santé. © Phovoir
Deux études scientifiques, publiées à quelques mois d'intervalle, mettent à nouveau en cause l'aspartame pour ses effets sur la santé. Dans le cadre de sa veille permanente, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) annonce qu'elle va « examiner sans délai ces nouvelles études en vue d'éventuelles recommandations aux autorités françaises ».
Un travail danois, tout d'abord, a été publié dans The American Journal of Clinical Nutrition à la fin juin 2010. Il portait sur 59.334 femmes et fait ressortir un lien entre la consommation de boissons à base d'édulcorants et le risque d'accouchement prématuré. Ce dernier augmenterait ainsi de 38 % pour une consommation journalière d'au moins un soda allégé et de 75 % avec quatre sodas allégés par jour.
Une deuxième étude, italienne, a été réalisée par le centre de recherche sur le cancer Ramazzini de Bologne, dont les travaux ont été critiqués à plusieurs reprises pour vices méthodologiques. Les auteurs reviennent à la charge en décembre 2010, soulignant les effets cancérigènes de l'aspartame, uniquement chez la souris et le rat.
Pas de potentiel génotoxique ou cancérigène selon l'Efsa
L'expérience a consisté à faire ingérer de l'aspartame à des rates et des souris gravidesgravides pour étudier ses effets sur leur descendance. Ils auraient ainsi mis en lumièrelumière un effet dose-dépendant de l'aspartame sur l'incidence des cancers du foie et du poumonpoumon chez les rejetons de ces animaux... à l'exception des souris femelles. Ces résultats - aujourd'hui non expliqués par les auteurs - doivent être considérés avec prudence.
Publiée en 2007, la précédente étude du centre Ramazzini sur ce sujet controversé annonçait une augmentation de l'incidence des leucémiesleucémies, des lymphomeslymphomes et des cancers mammaires chez le rat après exposition in utero à l'aspartame. En février 2009, l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait cependant conclu « que les données obtenues n'indiquaient pas un potentiel génotoxiquegénotoxique ou cancérigène de l'aspartame après une exposition in utero ».
Elle avait donc maintenu à 40 milligrammes par kilogrammekilogramme de poids corporel, la dose journalière admissible (DJA) d’aspartame. Celle-ci pourrait évoluer en fonction des prochaines analyses de l'AnsesAnses et de l'Efsa. Rappelons que l'aspartame est présent dans près de six mille produits alimentaires à travers le monde.