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Le mal de dos touche 80 % des Français et représente la première cause d'invalidité avant 45 ans. Au cours de la vie, le dosdos est constamment sollicité et malmené par des cartables très lourds, une mauvaise position au travail ou un mode de vie trop sédentaire. Nous nous inclinons quotidiennement entre 1.500 et 2.000 fois ! Et puis un jour, un seul mouvementmouvement brusque suffit à provoquer un mal de dos. Ce dernier peut être dû à une déformation de la colonne, une vertèbre fêlée ou encore un nerf qui se pince.
La hernie discale est la première cause de sciatiques, qui engendrent de fortes douleurs allant des lombaires jusqu'aux pieds. Dans cette pathologie, le disque intervertébral, qui relie les vertèbres entre elles, se fissure. Le noyau gélatineux qu'il contient peut alors faire saillie dans le canal rachidien et comprimer le nerfnerf sciatique. La hernie discale serait également responsable de 2 % des maux de dos. La chirurgie est recommandée pour traiter les personnes qui souffrent de douleurs persistantes.
Les vertèbres sont les os qui constituent la colonne vertébrale. On compte 7 vertèbres cervicales, 12 thoraciques et 5 lombaires. Les vertèbres sacrées sont soudées et appartiennent à la zone pelvienne. © Wikimedia commons, DP
Deux études, réalisées par une équipe de l'université du Danemark-du-Sud, apportent une lueur d'espoir pour les malades. Leurs résultats suggèrent que 40 % des hernies discales auraient une origine bactérienne. Ces pathologies pourraient donc être traitées simplement par des antibiotiquesantibiotiques. Ces deux articles ont été publiés simultanément dans la revue European Spine Journal.
La bactérie de l’acné responsable de 40 % des hernies discales
Dans leur première publication, les auteurs ont profité d'opérations chirurgicales de 61 patients atteints d'une hernie discale chronique, pour prélever des échantillons du noyau gélatineux. Leurs analyses montrent que près de la moitié des prélèvements sont infectés par des bactéries. Dans 80 % des cas, le microbemicrobe identifié est Propionibacterium acnes. Ce pathogènepathogène est connu pour être l'agent responsable de l'acnéacné, mais jusqu'ici il n'était pas considéré comme dangereux pour l'homme.
Pour réparer les dégâts occasionnés par la fissure du disque intervertébral, l'organisme fabrique de petits vaisseaux sanguins. Or, ils servent de moyen de transport aux bactériesbactéries qui se multiplient et se déplacent vers les vertèbres voisines. L'inflammation qui en résulte est visible grâce à l'imagerie par résonnance magnétique (IRM).
Un traitement antibiotique contre le mal de dos
Maintenant que la source du problème est identifiée, reste aux scientifiques à trouver une solution pour la combattre. L'une d'entre elles a été proposée par l'équipe danoise dans sa deuxième publication. Face à une bactérie, un traitement antibiotique est envisageable. Deux groupes de 162 patients souffrant d'hernie chronique depuis plus de 6 mois ont été suivis. Le premier a reçu un placebo et le second un traitement antibiotique actif contre Propionibacterium acnes, pendant 100 jours. À la fin du traitement, les personnes traitées par antibiotiques ont déclaré souffrir moins souvent et moins intensément. Un an après, moins d'un patient sur cinq se plaignait encore de douleurs constantes.
Selon Peter Hamlyn, un chirurgien de l'University College de Londres, « cette découverte est de taille, presque la moitié des chirurgieschirurgies du dos pourraient être évitées grâce aux antibiotiques ! ». Cependant, cette étude ne s'est focalisée que sur les hernies discales chroniques. Les personnes souffrant d'autres pathologies du dos ne bénéficieront pas de cette découverte. D'autre part, le traitement par antibiotiques, bien que prometteur, ne doit pas être pris à la légère. En effet, de nombreuses espècesespèces bactériennes deviennent résistantes à ces médicaments, qui doivent être utilisés de façon contrôlée.