Une étude vient de montrer que l’allaitement, s’il dure au moins 4 mois, renforce les poumons des enfants et réduit le risque de développer de l’asthme à 12 ans. La raison ? Le lait maternel permettrait d’augmenter le volume pulmonaire.

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    L'allaitement maternel est plutôt conseillé aujourd'hui, même s'il est difficile voire impossible dans certaines situations. Si l'enfant n'a pas tété le sein pendant les six premières heures ou s'il a un défaut anatomique de la bouche (bec de lièvre par exemple), la succion sera altérée et le lait difficilement distribué. L'allaitement est aujourd'hui déconseillé pour les mamans infectées par le virus du Sida, car la transmission de la mère à l'enfant est possible. © Ken Hammond, USDA, Wikipédia, DP

    L'allaitement maternel est plutôt conseillé aujourd'hui, même s'il est difficile voire impossible dans certaines situations. Si l'enfant n'a pas tété le sein pendant les six premières heures ou s'il a un défaut anatomique de la bouche (bec de lièvre par exemple), la succion sera altérée et le lait difficilement distribué. L'allaitement est aujourd'hui déconseillé pour les mamans infectées par le virus du Sida, car la transmission de la mère à l'enfant est possible. © Ken Hammond, USDA, Wikipédia, DP

    Personne n'oserait mettre en doute les bienfaits de l'allaitement. Le lait maternel fournit des nutriments adaptés en quantité et en qualité pour le système digestif du nouveau-né. Il renforce le système immunitaire et favoriserait également l'intelligence.

    Cependant, un débat règne au sein de la communauté scientifique et certains médecins préconisent aux femmes asthmatiques de ne pas donner le sein à leurs enfants car ce geste contribuerait à transmettre la maladie. La polémique pourrait bien être close après l'étude parue dans l'American Journal of Respiratory Care and Critical Care Medicine.

    Des chercheurs de l'université de Berne, en Suisse, ont mené leur étude sur 1.458 enfants britanniques nés entre 1993 et 1998. Les parents ont fourni des données sur la durée de l’allaitement et sur l'état de santé des poumons des jeunes, entre 1998 et 2010. Les sujets ont également réalisé des tests spirométriques, permettant de mesurer la respiration lorsqu'ils avaient entre 8 et 14 ans (âge moyen : 12 ans).

    Les poumons sont composés, comme on le voit ici, d'un réseau de bronches. Dans le cas de l'asthme, l'air circule mal du fait d'une bronchoconstriction (réduction du diamètre des bronches) cumulée notamment à une sécrétion importante de mucus, qui réduit davantage le conduit. Les personnes en crise utilisent alors un inhalateur contenant du salbutamol, un bronchodilatateur. © AndreasHeinemann, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Les poumons sont composés, comme on le voit ici, d'un réseau de bronches. Dans le cas de l'asthme, l'air circule mal du fait d'une bronchoconstriction (réduction du diamètre des bronches) cumulée notamment à une sécrétion importante de mucus, qui réduit davantage le conduit. Les personnes en crise utilisent alors un inhalateur contenant du salbutamol, un bronchodilatateur. © AndreasHeinemann, Wikipédia, cc by sa 3.0

    L’allaitement fait grossir les poumons

    Finalement, il y a peu de résultats à retenir. Les enfants nés d'une mère atteinte d'asthme et allaités au sein pendant au moins 4 mois présentaient des capacités respiratoires supérieures - capacité vitale forcée et volumevolume expiratoire maximal par seconde meilleurs (mesures du débitdébit d'airair expiré) - à ceux qui n'avaient jamais tété le lait maternel.

    D'un point de vue global, une seule différence est à noter. Elle concerne ce que les chercheurs appellent le débit expiratoire à 50 % (DE-50). Il s'agit de mesurer le volume d'air expulsé quand les poumons sont à moitié vidés par une expiration forcée. Pour les enfants allaités pendant une duréedurée s'étalant entre 4 et 6 mois, leur DE-50 était supérieur de 130 mL par rapport aux autres, tandis que pour ceux ayant tété plus de 6 mois le sein de leur mère, il était augmenté de 164 mL. Après un ajustement avec le passé infectieux des enfants, la présence ou non d'asthmeasthme et leur sensibilité allergique, les résultats restaient les mêmes.

    « Je pense que c'est une preuve que l'allaitementallaitement augmente le volume pulmonaire, indépendamment de la présence d'asthme ou non chez la mère, déclare Wilfried Karmaus, spécialiste des poumons, qui n'a pas participé à l'étude. Or, si l'on a des poumons plus gros, on est moins susceptible de déclarer de l'asthme. »

    Les auteurs de l'étude pensent qu'à grande échelle, l'allaitement pourrait protéger davantage d'enfants exposés à des problèmes respiratoires. Y compris lorsque les mères présentent de l'asthme. Quels autres secrets cache encore le lait maternel ?