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Article de Relaxnews paru le 3 juillet 2014
Selon une étude publiée dans le journal Cerebral Cortex, il est bel et bien possible de renforcer ses compétences en langue étrangère pendant le sommeil, notamment en écoutant des enregistrements de mots récemment appris. Pour les besoins de cette étude, les chercheurs des universités de Zurich et de Fribourg ont recruté 60 sujets germanophones souhaitant apprendre le néerlandais. Chaque participant devait apprendre des paires de mots de vocabulaire à 22 h.
Les membres du groupe d'essai se sont ensuite endormis au son d'un enregistrement des mots appris, passé à un faible volumevolume, tandis que ceux du groupe témoin ont veillé en écoutant les mêmes mots. À 2 h du matin, les dormeurs ont été réveillés et tous les sujets ont passé un examen de contrôle. Selon les chercheurs, ceux qui ont dormi pendant la soirée ont obtenu des scores supérieurs à ceux du groupe témoin.
Depuis l'abandon de la tour de Babel, affirme la Bible, voire depuis les origines de notre espèce, les Hommes parlent de nombreuses langues différentes. Le sommeil, semble-t-il, peut nous aider à apprendre celles des autres. © Domaine public
Une méthode facile à utiliser mais pas sans travail
Thomas Schreiner et Björn Rasch, co-auteurs de l'étude, déclarent que les résultats démontrent que le sommeil active de manière spontanée du contenu fraîchement appris. L'étude renforce ainsi ce que la plupart des scientifiques considèrent comme un lien fort entre le sommeil et la mémoire. Dans une étude précédente, Björn Rasch a appliqué la même méthode à un apprentissage olfactif, avec des résultats similaires. Les sujets devaient retenir l'odeur associée à des roses spécifiques, lesquelles étaient représentées sur des cartes. Tout comme dans l'apprentissage des mots, les sujets exposés aux odeurs pendant leur sommeil ont mieux réussi l'examen que ceux qui sont restés éveillés.
« Notre méthode est facile à utiliser dans la vie quotidienne et peut être adoptée par n'importe qui », déclare Björn Rasch, bio-psychologue et directeur de l'étude. Bien qu'il soit difficile de le contredire, les étudiants qui piquent du neznez souhaiteront peut-être continuer à réviser éveillé pour l'instant, puisque la méthode n'a pas encore fait ses preuves en dehors du laboratoire. Et tandis que la méthode peut éventuellement réduire le temps de révision requis, il est tout de même impératif d'ouvrir son manuel avant de s'offrir aux bras de Morphée. « On ne peut activer avec succès que des mots qu'on a appris avant de s'endormir, indique Thomas Schreiner. La lecture d'un enregistrement de mots qu'on ne connaît pas pendant le sommeil n'a aucun effet. »