Chez 8 patients sur 10, la polypose nasale est associée à une inflammation de type 2. Comment se produit cette surréaction de l’immunité au niveau cellulaire, aussi observée dans d’autres maladies comme la dermatite atopique ou l’asthme ? On vous explique tout !
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Quand des pathogènes ou des allergènes pénètrent dans le corps, il se défend. Ces agressions extérieures induisent une réponse inflammatoire spécifique, appelée inflammation de type 2. Bien que cette réaction soit tout à fait normale, elle peut être trop intense et trop prolongée, et dans certains cas provoquer des maladies. L'asthme ou l'eczéma sont des maladies qui peuvent être associées à une réaction inflammatoire de type 2, la polypose nasale aussi.
Une inflammation incontrôlable
Les médecins ne parviennent pas toujours à identifier l'élément déclencheur de l'inflammation chez les patients atteints de la polypose nasalepolypose nasale. Plusieurs pistes de recherches ont été évoquées comme l'implication des allergiesallergies respiratoires ou d'une précédente infection par un micro-organisme. Les conséquences sont bien connues dans le cadre d'une polypose nasale : apparition de polypes, perte de l'odoratodorat et du goût, ou encore un neznez encombré ou qui coule, accompagné de douleursdouleurs faciales.
À l'échelle cellulaire, les mécanismes de l'inflammation de type 2 dans la polypose nasale sont de mieux en mieux compris par les scientifiques. Les cellules de la muqueusemuqueuse nasale identifient une menace, et communiquent avec le système immunitairesystème immunitaire pour la neutraliser. Les lymphocyteslymphocytes TT s'activent et se différencient en lymphocyte Th2. Ils sécrètent alors trois moléculesmolécules clés dans l'inflammation de type 2 : l'IL-4, l'IL-5 et l'IL-13.
Ces cytokinescytokines servent de message de communication entre les lymphocytes différenciés et les autres cellules de l'immunitéimmunité. Elles indiquent la présence d'une menace et sa localisation. Par chimiotactisme (déplacement de certaines cellules déclenché en présence de cytokines), les éosinophileséosinophiles et les mastocytesmastocytes voyagent jusqu'à la muqueuse nasale. De leur côté, les Th2 prolifèrent et amplifient le signal d'alerte.
La naissance des polypes
Les mastocytes stockent dans leur cytoplasmecytoplasme des granules contenant des molécules pro-inflammatoires, comme l'histaminehistamine ou le TNF-alpha. Les éosinophiles libèrent aussi leur contenu, on dit qu’ils « dégranulent. » Toute cette activité abîme la muqueuse nasale, elle est déstabilisée et irritée. Les polypes résultent de l'infiltration des cellules immunitaires dans l'épithéliumépithélium et de sa déstabilisation ; tout comme une production anormale de mucusmucus, ou encore des démangeaisonsdémangeaisons et des douleurs faciales.
Dans le cas de la polypose nasale, cette inflammation locale devient peu à peu chronique et ne disparaît pas. Les traitements prescrits sont adaptés en fonction des symptômessymptômes. Les corticostéroïdescorticostéroïdes locaux, en complément d'un lavage du nez avec une solution saline, constituent le traitement de première intention de la polypose nasale. Leurs propriétés anti-inflammatoiresanti-inflammatoires permettent d'apaiser cet emballement immunitaire, mais ne traitent pas son origine.
L'objectif de cette prise en charge thérapeutique est de soulager les symptômes les plus handicapants, mais aussi d'améliorer la qualité de vie des patients et de les prémunir au maximum des risques de complications et de récidivesrécidives. Dans les formes les plus graves de polypose nasale, le médecin ORL peut avoir recours à la chirurgiechirurgie ou à des corticoïdes systémiques, qui agissent alors sur tout l'organisme et non plus dans la cavité nasale uniquement, pour « éteindre le feufeu » de l'inflammation. Enfin, en cas d'échec, il faut envisager d'autres solutions.
Lorsque plusieurs maladies inflammatoires cohabitent
L'inflammation de type 2 est impliquée dans d'autres maladies qui peuvent coexister. Il n'est pas rare qu'un patient présente plusieurs pathologiespathologies inflammatoires de type 2, à des degrés variables. La polypose nasale cohabite fréquemment avec l'asthme ou encore la dermatite atopiquedermatite atopique. Combinées, ces pathologies sont plus difficiles à prendre en charge que lorsqu'elles apparaissent seules. Ainsi, les patients qui présentent une polypose nasale combinée à de l'asthme ont trois fois plus de risque de faire une rechute post-chirurgicale.
Le saviez-vous ?
- Près de 50 % des patients atteints de polypose nasale ont un asthme associé et jusqu’à 45 % de ceux souffrant d’asthme sévère présentent une polypose nasale.
- Près des deux tiers des patients atteints de polypose nasale présentent une rhinite allergique.
- Près de 17 % des patients souffrant de polypose nasale présentent aussi une dermatite atopique.
La compréhension fine des liens entre l'inflammation de type 2 et les maladies inflammatoires comme la polypose nasale pourrait contribuer à améliorer la prise en charge générale des patients.
Article réalisé en partenariat avec Sanofi Genzyme.
Sources :
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Référence 7000035242 - 11/2021